L'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), seul importateur de céréales dans le cadre de sa mission de régulateur du marché national, compte maintenir le quota de livraison en blé dur et tendre aux minoteries du pays. Le système des quotas décidé il y a deux ans, soit un plafond de 50% des capacités de production des minoteries, sera donc toujours en vigueur. Et ce, même si le taux est loin de satisfaire les patrons minotiers, rencontrés hier lors d'une journée d'information organisée par France Export Céréales à l'hôtel Hilton d'Alger. Selon ces derniers, ce dispositif imposé par l'OAIC les pénalise grandement dans la mesure où leurs minoteries se retrouvent obligées de tourner en deçà de leurs potentialités. «Et quand bien même des céréaliculteurs nous proposeraient leur production, les volumes sont vraiment insignifiants», dira un minotier. Il faut rappeler que ce dispositif de quotas de livraison a été mis en place depuis que les pouvoirs publics ont décidé de subventionner les prix à la consommation de la semoule et de la farine suite à la flambée des prix des céréales, une louable initiative mise en place à coups de millions de dinars. Le gouvernement a dépensé en 2007 près de 55 MDA pour stabiliser les prix de la farine et 90 MDA pour subventionner la semoule afin que les meuniers puissent vendre leur produit à des prix accessibles aux larges couches de la population. Les volumes de consommation des produits de la trituration du blé dur et tendre ne cessent d'augmenter d'année en année, au point où, selon les dernières statistiques de la FAO, l'Algérie fait toujours partie du lot des quatre grands pays importateurs de blé (Brésil, Egypte, Algérie et Chine). Et pour preuve, l'OAIC a acheté entre juin et septembre 2008 près de 2,15 millions de tonnes de blé tendre, dont 80% d'origine française. Ces chiffres ont été livrés par le président de France Export Céréales, Jean-Pierre Langlois-Berthelot, lors de son allocution d'ouverture «des rencontres 2008 franco-algériennes des céréales». M. Langlois-Berthelot fera savoir à l'assistance, forte de 250 participants, qu'au cours de la campagne 2007-2008, «la France a livré à l'Algérie plus de 1,25 million de tonnes de blé tendre et 400 000 tonnes de blé dur». Ces volumes font de la France un des principaux fournisseurs en céréales de l'Algérie, après le Canada et l'Argentine (essentiellement du maïs). En fin d'intervention, M. Langlois-Berthelot soulignera que la tenue de la rencontre 2008 est une occasion pour France Export Céréales de faire le point sur ses actions de coopération technique avec ses vis-à-vis algériens. A titre indicatif, EFC entretient un protocole de partenariat depuis 2004 avec l'OAIC sur des sujets variés tels que les échanges d'informations économiques, le renforcement des compétences techniques et enfin la formation des cadres et techniciens. Z. A.