Les prix du blé dur ont connu une véritable chute ces derniers mois sur les marchés internationaux. Raison pour laquelle plusieurs transformateurs conventionnés avec l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) se sont détournés de cet organisme et opté pour les importations. Suite au retrait des transformateurs, les ventes de l'OAIC sont passées de 1,7 million de qx par mois à moins de 600.000 qx depuis octobre dernier. De ce fait, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, avait lancé un appel aux industriels pour qu'ils expriment leurs besoins en blé dur pour les 5 mois à venir, et ce, en vue d'écouler les stocks en prévision de la nouvelle production. L'office avait alors décidé de donner à ses clients un délai jusqu'au 1er juin pour reprendre leurs approvisionnements, sous peine d'être exclus des prix subventionnés en cas d'un nouvel renchérissement des prix des céréales sur le marché international. Il semblerait que certains transformateurs ont enfin cédé et ont bel et bien répondu à l'appel. En effet, sur les 117 transformateurs conventionnés avec l'OAIC, "il a été enregistré avant fin mars en cours plus de 26 transformateurs venus reprendre leurs quotas habituels en blé dur", a indiqué mercredi à l'APS M. Noureddine Kehal, directeur général de l'OAIC. Il faut savoir que les ventes de l'OAIC sont passées de 1,7 million de qx par mois à moins de 600 000 qx depuis octobre dernier. Se retrouvant avec des quantités importantes de ce blé suite à une production nationale record de la campagne 2008-2009 (9 millions qx), l'office avait alors décidé de donner rappel-t-on à ses clients un délai jusqu'au 1er juin pour reprendre leurs approvisionnements, sous peine d'être exclus des prix subventionnés en cas d'un nouvel renchérissement des prix des céréales sur le marché international. Jusqu'à mi-mars, les stocks de l'office s'élevaient à près de 6 millions de quintaux (qx), soit près de 66% de la totalité de la récolte de 2009, qu'il faudra écouler avant le mois d'août prochain pour libérer les aires de stockage pour la nouvelle production. Pour absorber ces stocks, une quantité de 1 à 1,2 million qx devrait être enlevée mensuellement, indique le même responsable. Il faut noter que la convention liant l'OAIC aux transformateurs oblige ces derniers à s'approvisionner mensuellement auprès de cet organisme à raison de 50% de leur capacité de trituration et ce, à un prix administré de 2 280 DA/q pour le blé dur et de 1 285 DA/q pour le blé tendre. Questionné sur la possibilité d'augmenter le taux d'approvisionnement des transformateurs au delà des 50% des capacités de trituration, tel que demandé par ces derniers, M. Kehal précise que ce taux est le seuil maximum fixé par la législation, en prenant en compte les capacités de trituration de toutes les unités de production et les besoins du marché national. Il a souligné, dans ce contexte, qu'avec 117 unités de transformation au niveau national, le marché enregistre actuellement un "surnombre" de transformateurs par rapport aux besoins du marché. Il a fait savoir, par ailleurs, que le groupe de travail chargé de relancer le comité interprofessionnel des céréales (CIC), s'est réuni lundi dernier pour "réactualiser les missions de ce comité et les réadapter aux conjonctures actuelles de la filière". "Nous avons réuni tous les acteurs qui vont composer le CIC et nous avons débattu de ses prérogatives et de ses missions", a-t-il indiqué. Ce groupe de travail se compose de représentants de tous les acteurs concernés (céréaliculteurs, transformateurs, OAIC, consommateurs, boulangers ainsi que les ministères concernés comme ceux de l'Agriculture, des Finances et du Commerce). D'après ses dires, la composante du CIC sera ensuite proposée au ministère de tutelle qui doit élaborer un arrêté ministériel en vue de réviser les missions de cette structure dans le cadre d'un partenariat public-privé. "Il sera chargé de faire des suggestions et des propositions que ce soit en termes d'approvisionnement, de production ou de financement, en conciliant les intérêts de tous les acteurs", a-t-il souligné.