Du PSA, le Pari sportif algérien, il ne reste que le nom. Parce que ce n'est plus de «paris» qu'il est question, quand une personne entre dans les différents points de vente du PSA, mais de «chiffres» qu'il doit cocher, en l'occurrence le «loto»… et attendre sa chance. Le Pari sportif, proprement dit, n'existe plus. Avant l'apparition du loto, plus lucratif pour celui qui remporte le jackpot, les Algériens ne connaissaient que le 1, 2 ou X. Le 1 désigne la victoire pour le premier club d'un match donné (à la droite de l'imprimé), le 2 la victoire du deuxième (l'adversaire) et le X désigne le nul. C'était cela l'exercice favori de milliers d'Algériens, surtout des amoureux de la balle ronde qui aimaient tant «prédire» l'issue de telle ou telle rencontre. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Le pari sportif a disparu depuis des années. Il faut dire qu'au vu de la situation actuelle du football, il n'est pas certain que les «parieurs» vont être nombreux. On ne peut se risquer à débourser de l'argent quand on sait que les matches se négocient souvent dans les coulisses à coup de millions et non sur le terrain. Les accusations de corruption, allant des matches arrangés jusqu'aux «erreurs» flagrantes d'arbitrage, ont complètement discrédité le football national, au point que les Algériens s'y intéressent de moins en moins. Le pari sportif, au-delà du fait qu'il contribue à l'animation de la scène sportive nationale, peut être une ressource financière importante pour les instances footballistiques, puisqu'il est évident que, si ce jeu était maintenu, il ne pourrait se faire sans l'aval de la Ligue ou de la Fédération qui sont propriétaires des «droits» du Championnat national. Mais on n'en est pas encore là. Et peut-être même qu'on n'en sera pas là à court ou à moyen termes. Au-delà de la volonté des uns et des autres de relancer le pari sportif, comme cela se fait dans tous les pays du monde où existe un championnat de football, il y a un problème de taille qui fait que sa reprise est quasiment impossible. C'est, évidemment, celui de la programmation de notre championnat, dans ses différentes divisions, une et deux, ainsi que la Coupe d'Algérie. Il est clair que, depuis quelques années, le respect du calendrier établi auparavant devient de moins en moins possible. La Ligue nationale de football a même «inventé» un nouveau procédé qui consiste à publier, sur son site Internet, un calendrier mensuel. Et là encore, ce dernier est souvent sujet à des retouches quelquefois. Il est vrai qu'elle n'est pas seule responsable de cette situation, puisque même les clubs sont devenus de plus en plus «frileux» à l'idée de jouer, par exemple, deux matches par semaine. Pourtant, on a vu des centaines de joueurs des championnats européens ou autres disputer même trois matches par semaine sans que cela provoque la moindre polémique. Chez nous, par contre, dès qu'un club entame une compétition internationale, il commence à réclamer report sur report, arguant du fait qu'il n'y a pas de vol par exemple tout en indiquant qu'il représente l'Algérie au sein de cette compétition et qu'il faut donc que tout soit mis à sa disposition pour «mener à bien sa mission». Résultat : on n'arrive plus à respecter le calendrier du championnat, quand bien même il serait mensuel. On est même amené à se demander pourquoi la Ligue perd un temps énorme pour confectionner un calendrier général au début de saison puisque de toute façon il ne sera guère respecté. Ce sont tous ces problèmes qui font qu'il y a une impossibilité pratique à relancer le pari sportif. Chaque journée de championnat, le PSA, dans le cas où ce jeu est relancé, doit confectionner des dizaines ou des centaines de milliers d'imprimés destinés à une journée du championnat. Ceux-là doivent être commandés plusieurs jours auparavant, puisqu'en plus de leur impression, il faut du temps (au moins quelques jours) pour les acheminer vers tous les points de vente. Et si l'on s'amuse, à chaque fois, à reporter une journée ou quelques matches de cette même journée, on ferait perdre sûrement au PSA beaucoup d'argent puisqu'il est clair que, devant un tel cas de figure, ces imprimés doivent être annulés. Pour faire marcher le pari sportif, le respect du calendrier et la régularité du championnat sont plus que nécessaires. Il y a même eu des matches, durant cette saison, qui ont été reportés la veille de la journée (en division deux, pour un problème de domiciliation, un match a été renvoyé à une date ultérieure le jour même). C'est dire qu'avec une pareille programmation, le Pari sportif algérien ne pourra jamais être à la hauteur des attentes des «parieurs». En dehors de cela, il est utile de signaler que, dans les autres pays, européens particulièrement, le pari sportif a pris d'autres proportions avec l'apparition de l'Internet. Les sociétés des «paris» se font de plus en plus nombreuses. Certaines sont devenues de véritables institutions, à l'image de «Bet–click», qui s'est mise même à sponsoriser un grand club italien. Bien évidemment, le marché est devenu tellement important et lucratif qu'il y a, périodiquement, des scandales qui éclatent concernant des matchs truqués. Donc, toute la vigilance doit être de mise quand il s'agit de paris sportifs. Mais, il est clair qu'en Algérie, le «pari sportif» ne pourrait atteindre cette ampleur. Durant ses dernières années d'existence, les «parieurs» étaient de moins en moins nombreux en raison de l'apparition du «loto» qui est beaucoup plus lucratif. Mais, il resterait toujours les «irréductibles» qui sont intéressés par le football plus que toute autre chose. C'est le cas, aujourd'hui, notamment du «tiercé». Même si les gains ne sont pas importants, il y a toujours des amoureux des courses hippiques qui préfèrent jouer plutôt que de cocher six numéros sur une liste… A. A.