L'Iran a lancé des dizaines de missiles balistiques, lors de la simulation d'une attaque contre une réplique de «base militaire ennemie» située dans le désert, au moment où les Etats-Unis disent renforcer leur présence navale dans le Golfe dans un contexte de tension croissante. Des dizaines de missiles balistiques, notamment des Shahab-3 capables d'atteindre les potentiels agresseurs de l'Iran, comme Israël et les bases américaines au Moyen-Orient, ont été tirés de plusieurs régions différentes sur la «base». Les manœuvres se sont déroulées avec «100% de succès» et montrent «la détermination, la volonté et la capacité du peuple iranien à défendre ses intérêts nationaux», a affirmé le général Hossein Salami. Elles sont «un message aux nations aventureuses qui seraient tentées d'attaquer l'Iran», a déclaré, de son côté, le général Amir Ali Hajizadeh, commandant des forces missilières. Les dirigeants iraniens avertissent régulièrement de frapper non seulement Israël mais également les bases américaines dans le Golfe et au Moyen-Orient si l'Iran est agressé. Israël et les Etats-Unis ont évoqué à plusieurs reprises, ces derniers mois, l'éventualité d'agression contre les sites nucléaires iraniens en cas d'échec des efforts diplomatiques. Les négociations ont repris en avril après 15 mois de blocage, mais, après trois rounds, elles n'ont pas permis de sortir de l'impasse, accroissant les risques d'une confrontation militaire. Dans le même temps, selon le quotidien américain The New York Times, les Etats-Unis ont renforcé leur présence militaire dans le Golfe «afin d'empêcher toute fermeture du détroit d'Ormuz» et de pouvoir frapper l'Iran. Ce renforcement démontre que Washington est dans une posture de belligérance envers l'Iran. Quelque 120 députés iraniens ont signé un projet de loi visant à interdire le passage du détroit d'Ormuz aux pétroliers se rendant vers les pays européens, qui ont imposé le 1er juillet un sévère embargo contre le pétrole iranien. L'Iran a menacé, au début de l'année, de fermer ce passage, par lequel transite 35% du pétrole brut transporté par voie maritime dans le monde, en cas d'agression ou de sanctions contre ses exportations pétrolières. Des responsables politiques et militaires ont, bien plus tard, tempéré cet avertissement. Dans ce contexte de tensions, des experts iraniens et des grandes puissances se sont retrouvés à Istanbul, pour tenter de trouver un moyen de sortir les négociations nucléaires de l'impasse. Le porte-parole des Affaires étrangères iranien a accusé les Occidentaux de traîner les pieds, et réaffirmé qu'il n'y aurait aucune solution diplomatique sans la reconnaissance des droits inaliénable de l'Iran, en particulier pour l'enrichissement d'uranium. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a tenu à affirmer fermement que Téhéran ne céderait point aux pressions, loin d'être dénuées de velléités agressives. M.B/Agence