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L'ordinaire qui tue
Publié dans La Tribune le 15 - 07 - 2012

«Âmes sensibles s'abstenir». Les Algériens n'ont pas besoin de mise en garde spéciale pour écouter s'égrener une comptabilité macabre. Ce qu'ils voient tous les jours a fini par endurcir les plus sensibles d'entre eux. Les bilans des morts sur les routes algériennes, en dépit de leur aggravation confirmée semaine après semaine, s'inscrivent désormais dans une comptabilité qui, pour être particulièrement macabre, n'en est pas moins d'une affligeante banalité. La déresponsabilisation est désormais générale et les autorités qui sont censées veiller sur nous donnent l'air d'être aux abonnés absents. Ou peut-être dans l'attente d'une solution miracle que rendrait possible quelques plans hautement informatisés qui traqueraient en temps réel les «criminels ordinaires» de la route qui ne pourraient plus passer en travers des mailles de la cybernétique. Le problème commençant à dater, et à laisser faire une criminalité routière, encouragée par un certain «laisser-faire» de ceux qui sont chargés de sa prévention, beaucoup de responsables croient dur comme fer -ils l'ont dit et répété à l'envi- que le permis à points sera la parade idéale. Mais il faudra, bien sûr, un niveau de numérisation et de mise en réseau de l'administration qui soit correct. C'est ce que croyaient aussi les Américains, dans les années 80, avec l'arrivée de l'ordinateur individuel, sitôt suivie de l'informatisation des services de l'Etat. Comme le miracle ne s'était pas produit, quelqu'un a alors dit : «Garbage in, Garbage out», qu'on pourrait traduire, pour rester poli, par : «Zoubia à l'entrée, zoubia à la sortie». C'est élémentaire, non ? L'ordinateur ne «travaille» et ne vous renvoie d'informations qu'à partir des données que vous lui avez vous-mêmes introduites. Mais enfin, de «leur bouche à celle de Dieu» (sic), ne préjugeons de rien et attendons de voir ce que donnera sur le terrain l'opération permis à points. Surtout si le serveur du système informatique de l'opération est géré directement par le président de la République, une garantie essentielle pour que même les pistonnées et pistonnés du régime et de ce qui est en dessous ne soient pas dispensé(e)s du retrait des points quand ils commettent des infractions au code de la route. En attendant, et même si l'incivisme généralisé vous ôte chaque jour un peu de cette humanité qui vous rend perméable à l'émotion et à la pitié, souffrez de prendre connaissance de ces quelques derniers chiffres communiqués par la Gendarmerie nationale. Pour la seule première semaine de ce mois de juillet, 106 personnes ont laissé leurs vies sur les routes algériennes, ce qui donnerait, sur une année, 5 512 morts. Ce chiffre n'est qu'une confirmation de l'aggravation de l'horreur et du laxisme sur nos routes. En effet, par rapport à la même période en 2011, le premier semestre 2012 a enregistré une hausse de 11, 58% des accidents de la route. Et encore, ces chiffres sont ceux de la seule gendarmerie et ne correspondent donc pas à un bilan consolidé. Tout ou presque a été finalement dit sur cette hécatombe qui n'a d'égale, par son ampleur, que la tragédie de la décennie rouge des années 90. De l'automobiliste inconscient et fanfaron, aux permis de conduire de complaisance en passant par l'état des routes et une signalisation imparfaite, les explications ne manquent pas. Il s'en trouve même une qui préconise le retour aux campagnes de sensibilisation quand ce qui est en cause, c'est cette facilité déconcertante avec laquelle les lois sont foulées au pied… qui enfonce la pédale d'accélérateur. À vrai dire, la peur du gendarme en tant que symbole de l'autorité de la loi et de l'Etat semble n'exister que par réminiscence. Mourir sur la route est devenu d'une banalité presque imperceptible, en somme une banalité ordinaire. L'ordinaire qui tue. Il y a, décidément, des responsabilités qui ne peuvent pas être indéfiniment éludées. L'ordinaire qui tue, ce n'est pas seulement celui des routes. Que dire de ces coupures d'électricité qui reprennent de nouveau en pleine canicule, et qui précipitent dans une géhenne terrestre des populations qui n'ont pourtant commis aucun péché passible d'une telle expiation !? Un responsable a dit qu'il faudrait doubler la production d'électricité à l'horizon des cinq prochaines années pour en finir avec ce problème. Sauf défaillance de mémoire, il y a quatre ou cinq ans, un autre responsable avait dit : «Pour régler le problème, il faudrait que dans les cinq ans à venir, la production d'énergie électrique soit doublée.» Moralité : le constat, unanime, est un bon constat. Pour le reste, les gens de Biskra et de Jijel apprécieront, eux qui ont ajouté à la fournaise que leur a fournie Sonelgaz en guise de courant électrique, celle des pneus qu'ils ont brûlés pour manifester contre l'enfer.
A. S.

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