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Le président sahraoui affirme que l'intransigeance du Maroc menace la paix et la sécurité dans la région Inquiétude de l'UA après le gel du processus de paix au Sahara occidental
Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a estimé, lundi dernier à Addis-Abeba, où se tenait la 19e conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) que «l'intransigeance» du Maroc «menace» la paix et la sécurité dans la région. «La gravité du désengagement du Maroc des résolutions et du droit internationaux et de la volonté de l'UA de parachever la décolonisation du continent et ses conséquences qui menacent la paix et la sécurité dans la région nord-ouest africaine, appelle à une réaction internationale décisive et dissuasive», a affirmé le président sahraoui devant ses pairs africains. Il a souligné, dans ce contexte, que le conflit du Sahara occidental «traverse une étape dangereuse depuis que le Maroc a annoncé son refus de coopérer avec l'ambassadeur américain Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental». Le président Abdelaziz a, en outre, rappelé que l'UA est un «partenaire officiel» de l'ONU et qu'elle est par conséquent appelée à «assumer ses responsabilités dans le suivi et la mise en oeuvre totale du plan de règlement onusien pour le Sahara occidental en permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit légitime à l'autodétermination et à l'indépendance». Mohamed Abdelaziz a appelé, par ailleurs, à doter la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) de prérogatives de surveillance des droits humains et à libérer les prisonniers politiques sahraouis. «Nous soulignons la nécessité d'habiliter la Minurso à mener à bien sa mission, en lui garantissant son indépendance, sa liberté de mouvement et la capacité à protéger les droits de l'Homme et de les surveiller, ainsi que [...] de libérer tous les prisonniers sahraouis (détenus dans les prisons marocaines) et à révéler le sort de 651 autres disparus», a déclaré le président Abdelaziz, cité hier par l'agence d'information sahraouie SPS. Lors de la réunion des chefs d'Etat africains, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine a affiché son inquiétude du gel du processus de paix au Sahara occidental suite à «l'entêtement» du Maroc. Il a appelé, dans son rapport, les pays de l'UA à inciter le Conseil de sécurité à «réunir les conditions nécessaires permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination conformément à la légalité internationale et aux décisions de l'UA, dont le plan d'action adopté lors de la session spéciale du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement africains sur les conflits en Afrique le 31 août 2009». Ce rapport, adopté par le 19e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement lors de la séance à huis clos, aborde l'évaluation du processus de paix au Sahara occidental pendant la période entre les deux sommets. Le document a averti les dirigeants africains que «la situation s'est aggravée après que Rabat eut retiré sa confiance à l'émissaire onusien alors que le secrétaire général et certains pays membres permanents du Conseil de sécurité ont renouvelé leur appui aux efforts de médiation de Ross». Selon le rapport, les violations marocaines des droits de l'Homme dans les villes occupées du Sahara occidental et dans les prisons marocaines sont confirmées par les rapports de plusieurs organisations internationales, soulignant que «celles-ci ne doivent pas passer sous silence». À Rabat, l'ambassadeur des Etats-Unis, M. Samuel Kaplan, a affirmé que son pays continuera à soutenir l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, jusqu'à la fin de sa mission, afin de trouver une solution au conflit du Sahara occidental. Le diplomate américain a souligné que «les efforts de l'ONU ne pourraient être concluants qu'à la condition de soutenir l'envoyé onusien». Rappelons enfin que le Maroc avait décidé, en mai dernier, de retirer sa confiance à Christopher Ross, prétendant que les décisions de ce dernier étaient «partiales et déséquilibrées» et que «ses comportements contrastés s'écartent des grandes lignes tracées par les négociations dans le Conseil de sécurité». H. Y. / Agences