Le niveau de la dette publique de la zone euro a grimpé au premier trimestre 2012 à 88,2% du PIB contre 87,3% à la fin du quatrième trimestre 2011, selon les chiffres publiés hier par l'institut européen de statistique Eurostat. La dette publique globale de la zone euro s'élève à 8 328,56 milliards d'euros, selon Eurostat. Par pays, les ratios de dette publique/PIB les plus élevés ont été observés en Grèce (132,4%), en Italie (123,3%), au Portugal (111,7%) et en Irlande (108,5%), et les plus faibles en Estonie (6,6%) et au Luxembourg (20,9%). Dans l'ensemble de l'Union européenne, la dette publique est passée de 82,5% à 83,4% au premier trimestre 2012. C'est dans ce contexte de crise et de récession que les bourses européennes ont été très sensibles à la situation financière et économique de l'Espagne. Hier, l'euro a chuté face au dollar et au yen, en raison de la forte hausse des taux d'emprunts de l'Espagne dépassant les 7%, ce qui a fait planer les craintes d'un plan de sauvetage semblable à celui qu'a connu la Grèce. Les bourses européennes et asiatiques ont réagi négativement à cette situation de risque financier majeur.Hier, vers 12h00, les taux d'intérêts à 10 ans de Madrid atteignaient 7,44% après avoir touché un peu plus tôt 7,5% (contre 7,226% vendredi en clôture) signant un nouveau taux parmi les plus élevés depuis la création de la zone euro en 1999. Les observateurs estiment que ces taux sont insoutenables par l'économie espagnole. Certes, les spéculateurs aggravent la situation mais l'économie espagnole est au bord du chaos, d'autant plus que vendredi dernier, le taux de chômage a été revu à la hausse et avoisine les 24,6% et les prévisions du gouvernement ne sont pas rassurantes : la récession devra se poursuivre en 2013, alors que la Banque d'Espagne a annoncé le recul du PIB au deuxième trimestre de 0,4%. L'Italie, la Grèce et l'Irlande ne sont pas mieux loties alors que les analystes tablent sur de nouvelles mesures de replâtrage qui ne changeront rien à la situation. Même une éventuelle intervention de la BCE ne sera pas d'un grand secours tant la crise est profonde. Le contexte social dans ces quatre pays risque d'empêcher les gouvernements d'aller vers plus d'austérité au risque de provoquer un brasier et une grave crise politique. A. G.