Le MSP est sous les feux de la rampe, ces jours derniers, en raison de la tenue d'une session ordinaire de son conseil consultatif national (Majliss Echoura), du 26 au 28 juillet prochains à l'hôtel Raouf (Staouéli). Cette réunion de la plus haute instance du parti entre deux congrès, qui se tient dans une conjoncture particulière que traverse le parti, aura à débattre de sujets brûlants, tels que, l'évaluation de la participation du parti, aux dernières élections législatives du 10 mai, la participation du parti aux prochaines élections locales prévues avant la fin de l'année. Il est certain aussi, que les débats qui auront lieu à cette occasion, déborderont sur des questions politiques, dont les conséquences aboutiront peut-être à une révision de la stratégie du parti et de ses positions, controversées, dont l'alliance avec les autres partis islamistes, ou encore, la participation au gouvernement. A cela vient s'ajouter la question organique interne, à la lumière des bruits insistants d'une dissidence larvée d'une partie des cadres et membres fondateurs. Pour les observateurs avertis, cette session du Majliss Echoura ne sera pas une simple sinécure pour Bouguerra Soltani, qui aura à s'expliquer sur la piètre prestation du MSP aux dernières législatives, qui bien que flanqué des mouvements Nahda et El Islah dans le cadre d'une coalition islamiste, a enregistré un recul dans le score par rapport aux précédentes élections. Il est clair, que nombre de membres du conseil susmentionné ne manqueront pas de reprocher au président du parti, ses précédentes décisions, notamment celle d'avoir quitté l'alliance présidentielle pour la coalition verte. Une décision sur laquelle s'enchaînera, la non-participation au gouvernement, qui divise les membres de cette instance, puisque, Soltani lui-même a écarté dans un entretien accordé à un confrère, que, la décision de ne pas prendre part au prochain gouvernement soit débattue une nouvelle fois lors de la prochaine réunion du conseil consultatif du parti. Le président du conseil consultatif du parti, Abderrahmane Saïdi, pour sa part, a confirmé que cette position sera à nouveau soumise à débat lors de la session.Dans le sillage de la présentation du rapport semestriel du bureau exécutif, dont le point saillant est le scrutin du 10 mai, les membres du Majliss Echoura, devront débattre du maintien du parti au sein de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV). Une alliance qui ne fait pas l'unanimité des membres du conseil eu égard aux critiques formulées par certains, quant au poids réel des deux partis Nahda et El Islah, qui ne seraient que des «coquilles» vides. Elle se posera d'autant plus acuité, à l'occasion des prochaines élections locales, dont les modalités de participation du parti, seront également définies, à cette réunion. Les membres de cette instance du MSP auront à juger de la possibilité de présenter des listes communes, au risque d'aboutir au même résultat décevant que lors des législatives.Là encore, la question divise, le président du parti et celui du Majliss Echoura qui s'est montré sceptique quant à la possibilité de présenter des listes communes de l'Alliance AAV aux élections locales. Toutefois, si ces points inscrits à l'ordre du jour de la session du conseil consultatif du MSP, sont ordinaires, le dilemme atteindra son paroxysme devant la décision à faire face à des questions organiques, en rapport avec l'intention affichée par le ministre des Travaux publics et député sur la liste commune de l'AAV, Amar Ghoul, qui veut créer son propre parti, avec une partie des cadres du parti. Si aucun démenti n'est parvenu de l'intéressé, les membres du Bureau national se sont sentis obligés de s'inscrire en faux contre des informations de presse, qui les donnaient partant pour le projet en question. Cela étant, il ne faudrait pas s'attendre à une révolution au sein du parti, en tout cas pas avant le congrès qui est prévu pour le premier semestre de l'année prochaine. A. R.