Photo : M. Hacène Par Amar Rafa Le président du MSP, Bouguerra Soltani, a appelé hier à la dissolution du Parlement, et à soumettre la révision constitutionnelle à un référendum populaire. M. Soltani, a proposé en outre, la mise en place d'un gouvernement d'union nationale, d'une commission de préparation des élections locales, et d'une commission indépendante chargée d'élaborer la prochaine Constitution du pays. Enfin, le chef de file du MSP, a appelé le président de la République à s'adresser aux Algériens à travers un discours, semblable à celui du 15 avril, pour annoncer une initiative visant de sortir le pays de sa «léthargie» politique. Ces propositions ont été faites lors d'une session ordinaire du conseil consultatif national (Majliss Echoura) du parti marquée par des démissions collectives, évaluées à cinq cadres militants du parti. Il s'agit de trois membres du bureau national, en l'occurrence, l'ancien ministre des Travaux publics Amar Ghoul, du vice président du parti, Hadj-Hamou Megharia, du chargé des dossiers économiques, Mohamed Djemaa et du chargé de l'administration et des finances Ahmed Latifi. L'on enregistre également, la démission du bureau national de l'ancien porte-parole du parti Kamel Mida, selon les indications fournies par le président du Majliss Echoura Abderrahmane Saïdi. Mais à en croire d'autres sources la saignée des cadres et militants du MSP, serait beaucoup plus importante si l'on prend en considération que d'autres démissions n'ont pas encore été «formalisées». M. Saïdi, qui évoquera «une situation délicate» créée par ces démissions, a indiqué que les raisons profondes de ces démissions ne sont pas consignées dans les demandes mais estime, qu'elles sont à rechercher, dans les choix politiques du parti, et dans le vœu affiché par M. Ghoul de créer son propre parti. Et, tout en exprimant ses «regrets» devant ces démissions, il a fait état du maintient de contact avec les cadres démissionnaires. Cette vague de démission aura constitué le principal ordre du jour de la réunion du Majliss Echoura à côté de l'évaluation de la participation aux élections législatives du 10 mai dernier et de la préparation des prochaines élections locales. M. Saïdi l'a indiqué dans son discours d'ouverture, affirmant que cette session abordera tous les sujets, y compris les sujets «chauds» ou «conflictuels» que le mouvement traite à «cœur ouvert». «Ceux qui nous ont quitté finiront pas nous rejoindre», a prophétisé le président du conseil consultatif, ajoutant, que «nous regrettons le départ des militants au plus bas de l'échelle, mais nous ne les pleurons pas». Il dira sans ambages au nom des membres de l'instance qu'il préside : «Nous assumons nos choix politiques, et sommes aussi conscients des dangers qui guettent le pays de l'extérieur, qu'on veut à tout prix limiter, mais au MSP nous voulons construire le pays.» Et d'avertir que «si le mouvement est déstabilisé, beaucoup d'équations politiques le seront aussi». A l'occasion de la réunion de la plus haute instance entre deux congrès Bouguerra Soltani a d'abord rappelé les décisions de prendre part à l'alliance présidentielle, dont il attribue la paternité au Majliss Echoura, tout autant que le soutien à la candidature de Bouteflika, ainsi que le retrait de cette alliance et celle de faire partie de la coalition verte. Il a toutefois déploré que ces décisions aient «déplu» à certains, auxquels il ne manquera pas de rappeler le principe de la soumission aux instances du parti. «Celui qui choisit un autre chemin, qu'il assume ses responsabilités» a-t-il dit pour conclure, «nous considérons que cette page est tournée mais les efforts continuent».Auparavant Soltani a affirmé que «le MSP demeure encore un élément de stabilité du pays» et rappelé que le mouvement s'est sacrifié pour le pays en déplorant plus de 500 martyrs. Il a fait face au terrorisme, a participé à la gestion des institutions depuis 1994 et adhéré au processus de réconciliation nationale. Sur le plan politique, Bouguerra Soltani, a appelé à la libération totale du champ politique et émis des propositions visant à dépasser la situation créée par les résultats des dernières élections législatives, à travers notamment, la dissolution du Parlement et à organiser les élections législatives avant la révision de la Constitution, d'une part. Et de soumettre au référendum la constitution dans les plus brefs délais, puis, de réorganiser les élections à la lumière de la nouvelle Constitution, d'autre part. Pour M. Soltani, trois mesures démocratiques doivent êtres prises en urgence pour débloquer la situation politique : la formation d'un gouvernement d'union nationale, une commission nationale consensuelle pour la révision de la Constitution et une commission indépendante chargée des élections locales. Après avoir déploré que les réformes aient été «dévoyées», le président du MSP, s'est dit résolument engagé en faveur d'«une résistance pacifique» pour que «les réformes retrouvent leur cours normal». «Notre jalousie vis-à-vis de notre pays continue à nous, pousser à la protestation pacifique et à répondre à ceux qui veulent faire peur de nous parce que nous avons assumé nos responsabilités dans des moments plus difficiles que celles que traverse l'Algérie d'aujourd'hui», dira encore M. Soltani.