De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
La DSP a réactivé la circulaire portant interdiction de la pratique de la circoncision en dehors du bloc opératoire. Les cliniques privées devraient venir en renfort des structures publiques pour une couverture optimale. Les listes exhaustives des futurs circoncis n'ont pas encore été arrêtées, mais de l'avis des responsables de la santé l'on ne devra pas être très loin du nombre de l'année passée. La hantise de la circoncision collective ressurgit à chaque Ramadhan à Constantine. Le drame qui avait ébranlé la commune d'El-Khroub en octobre 2005 revient à l'esprit au moment d'évoquer la rituelle séance de la veillée du 27e du mois sacré. Le ratage d'actes de circoncision, effectués au niveau d'une école, en raison du nombre élevé d'enfants à circoncire et de l'absence des plateaux techniques appropriés pour ce genre d'opération et qui a valu des complications dramatiques à 9 enfants circoncis. Une mésaventure à l'origine -suite à la grogne des parents de victimes- d'une circulaire ministérielle définissant les conditions à réunir pour les circoncisions de masse. La circulaire de juin 2006 allait rassurer les géniteurs sur le respect des pratiques médicales. Depuis le drame, la prudence est de mise et aucun foyer ne s'aventure à circonscrire son bambin dans des espaces dénués des conditions adéquates telles que définies par la circulaire. Ainsi les responsabilités sont situées en cas de problème. Depuis sa promulgation les services sanitaires n'ont enregistré aucun incident dans la traditionnelle circoncision collective. «Il faut savoir que la circulaire est toujours en vigueur et ne concerne pas uniquement la wilaya de Constantine. Le rappel se fait systématiquement pour sensibiliser toutes les parties intervenantes sur l'importance de cette opération. Ainsi les municipalités, le Croissant-Rouge algérien, les associations de caritatives en sont avisées et doivent coordonner leur action avec l'organisme de santé local avant d'attribuer des rendez vous aux parents», nous confie le directeur de la santé et de la population de Constantine, M Assassi Azzouz. Poursuivant ses explications, il estimera que l'erreur n'est plus permise avec l'implication de chirurgiens et la mise en place d'un staff médical. «Il ne faut surtout pas charger les praticiens en leur demandant d'opérer plus qu'il n'en faut», a-t-il ajouté. Pour ce faire il a été décidé de ne permettre au chirurgien que 5 actes par jour pour lui épargner «fatigue et donc manque de concentration» source de gestes imprécis. Sur un autre registre, soulignera notre interlocuteur,«la circoncision collective débutera à dix jours de la fin du Ramadhan et ce, pour ne pas tomber dans la spirale du pic du 27e jour fort sollicité par la plus grande partie des parents». N'ayant pas encore arrêté la liste exhaustive des médecins et paramédicaux appelés à assurer cette opération, la DSP envisage une couverture optimale. «Une fois le nombre d'enfants inscrit soumis à la circoncision connu nous dégagerons le planning approprié», a-t-on encore appris. Mais la campagne 2012 devra connaître la même fréquence, selon les données diffusées, plus de 40 chirurgiens se partageront la tâche au niveau des structures de santé, hôpital el Bir, pédiatrie El Mansourah etc. Les services s'attendent à plus de 900 opérations, «La particularité de cette année se caractérise par ‘‘l'implication'' des cliniques privées. Elles seront conviées à venir en soutien à la campagne», a révélé le DSP. Ce qui devra consolider la couverture. Sur un autre chapitre, à chaque campagne du genre, des craintes se manifestent chez les parents des patients hémophiles. Mais avec les avancées atteintes à ce niveau en matière de prise en charge en milieu sanitaire, notamment au service d'hématologie du CHU Ben Badis, avec en plus la «prophylaxie» à laquelle sont astreints les malades, les risques sont minimes, rassure le professeur chef de service, M Sidi Mansour, lors de ses multiples interventions sur le sujet.