Un rappel à l'ordre des chargés de la distribution de lait pasteurisé en sachet (LPS) aux commençants détaillants est-il devenu nécessaire, tant il a été constaté ces derniers jours que dans de nombreux quartiers de la capitale le LPS se fait rare voire même inexistant durant plusieurs jours alors que dans d'autres il est livré à profusion et sans interruption ? De cette irrégularité dans le circuit de distribution de ce produit de large consommation, et dont la demande est forte pendant le mois de Ramadhan, faut-il croire que les conducteurs de camions frigorifiques qui transportent le LPS de l'entreprise de production, en l'occurrence Colaital, vers les points de vente de détail n'en font qu'à leur tête, c'est-à-dire font dans le choix des quartiers à livrer ou pas. Si c'est vraiment le cas, il serait temps que du côté de Colaital on se penche sur la question et de prendre les décisions qui s'imposent pour mettre un terme, une fois pour toutes, à ce dysfonctionnement dans le circuit de distribution, qui n'en est pas d'ailleurs à sa première apparition sur le terrain puisqu'il revient souvent par intermittence et au grand détriment des ménages, notamment ceux à faible revenu et pour lesquels le lait est indispensable. Mais, apparemment, et si l'on en croit des témoignages de certains détaillants, il existe une autre raison au dysfonctionnement dans le circuit de la commercialisation du LPS. «Celle-ci réside dans le fait que le passage des camions livreurs se fait à des heures où les points de vente au détail sont fermés, en clair ils passent très tôt le matin ou à une heure avancée de la nuit», nous a renseigné un membre du conseil interprofessionnel du lait (CIL) joint par téléphone. Toujours à propos de ces heures de passage, notre interlocuteur nous a expliqué que «l'entreprise Colaital commence à approvisionner les camions frigorifiques très tôt le matin et tard le soir, ceci pour éviter les effets néfastes de la chaleur sur ce produit très sensible. Et du coup les livreurs ne peuvent faire autrement que de se soumettre à de tels horaires et c'est pourquoi ils passent très tôt ou très tard dans les quartiers. C'est pour vous dire que certains détaillants sont responsables de l'absence de LPS sur leurs étals, du fait de ne pas être présents lors du passage du camion frigo». Toujours à propos de la rareté du lait en sachet, elle serait due selon certains avis au fait que la demande en cette période est largement supérieure à l'offre. Une hypothèse que rejette l'Office interprofessionnel du lait (Onil) car selon cet office «la capitale est approvisionnée avec plus de 800 000 litres par jour alors que la consommation ne dépasse pas les 50 000 litres». À partir de cette donne, on peut déduire enfin que le circuit de la commercialisation du lait en sachet subventionné a besoin de plus de rigueur pour éviter aux ménages les désagréments de la pénurie. Z. A.