De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Les veuves de chahid ne sont plus dans les grâces de l'administration à Oran. Au moment où l'Algérie fête l'anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale, des femmes de chahid sont soumises à rude épreuve pour bénéficier de la pension qui leur est concédée par le gouvernement algérien. Au niveau de la CASNOS, les vieilles femmes de chahid font la queue et doivent répondre à des mesures draconiennes pour se voir délivrer la pension de veuve de chahid. «Ils nous demandent des justificatifs invraisemblables pour pouvoir continuer à bénéficier de la rente de nos défunts. Le chahid aurait dû me prendre avec lui, il n'aurait jamais dû me laisser seule», nous confiera une veuve de chahid quinquagénaire. La plupart de ces femmes que nous avons rencontrées à la CASNOS de Canastel vivent de la rente de leur mari. A ces veuves de chahid, on demande de présenter des justificatifs attestant la non-activité professionnelle ou commerciale afin de continuer à bénéficier de la pension de femme de chahid. «Quand bien même ces femmes seraient détentrices de fonds de commerce, il n'existe aucune loi qui interdit cela ou qui stipule que la rente disparaît dès lors qu'une veuve de chahid est propriétaire d'un commerce ou exerce une activité professionnelle. Je vous signale que les femmes de chahid ont entre 60 et 80 ans», s'insurge un fils de chahid qui compte alerter le ministère des Moujahidine et le gouvernement sur cette pratique «qui porte atteinte à la mémoire des chouhada». A cela s'ajoute le fait que certaines d'entre elles n'ont pas d'enfants. Personne parmi la famille révolutionnaire n'a levé le petit doigt pour venir en aide à ces veuves de chahid.