Photo :S. Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La ville du Vieux Rocher n'a pas été noyée par les flots en dépit des pluies incessantes tombées la semaine dernière. Le débit n'était pas similaire à celui de Ghardaïa et les routes n'ont pas été coupées à la circulation. Le mérite revient en premier lieu aux agents d'assainissement qui mènent depuis le mois d'août dernier une grande campagne de curage dans les communes de la wilaya. Avaloirs et regards sont ainsi passés au peigne fin pour éviter d'éventuelles inondations paralysantes, d'autant que la ville ne dispose actuellement que de peu de ruelles destinées au trafic automobile en raison des travaux pour la réalisation du tramway. Après le nettoiement des évacuateurs à El Hamma, à Didouche Mourad et à la nouvelle ville Ali Mendjeli, l'Office national d'assainissement (ONA) poursuit son œuvre en ayant programmé deux journées de toilettage pour Constantine (hier et aujourd'hui) étant donné son réseau important qui nécessite quelques heures supplémentaires de travaux. «Nous n'avons pas voulu attendre les premières chutes de pluie pour fluidifier les canalisations. Notre organisme a tracé un programme depuis l'été et qui s'étalera jusqu'à la fin de l'hiver», a indiqué M. Merrahi, directeur de l'ONA, en ajoutant qu'«en plus du planning à moyen terme, des opérations de curage s'effectuent quotidiennement pour éviter l'accumulation du sable débordant des chaussées et non seulement des bouteilles en plastique et autres résidus qui doivent être jetés dans des bacs. Pour cela, nous disposons d'un matériel manuel suffisant. La wilaya nous apporte son assistance par ses hydrocureurs. On peut dire que l'ONA a réalisé de bons résultats sur le terrain dès lors que les chaussées n'ont pas vu d'immersions pendant les averses». Par ailleurs, l'assainissement des conduites d'eau n'est pas un labeur de tout repos pour les services lorsqu'«un pneu» se manifeste au milieu de la conduite. Il sera impérativement question de recourir non pas aux outils manuels, mais à l'artillerie lourde pour excaver le bitume. Le marteau-piqueur sera le moyen adéquat. Un autre problème technique gêne le cours normal des eaux. Il a trait aux avaloirs peu élevés par rapport au bitume, c'est pourquoi on réalise des traducteurs qui évitent à l'eau de se répandre sur les chaussées. L'absence de civisme du citoyen et le rafistolage dans la finition des chaussées par des pseudo entrepreneurs imposent donc à l'ONA de faire appel à l'APC pour entrevoir une «casse». Indépendant, l'office se félicite de ses résultats Autonome, l'ONA profite de l'expérience du personnel affilié au service d'hygiène de la commune. Au moins 100 travailleurs ont été mutés à ce nouvel organisme qui a toute latitude sur l'assainissement dans la wilaya sans ingérence aucune de l'hôtel de ville. «L'office n'est pas vraiment dissocié du service d'hygiène. La concertation avec les services communaux se fait régulièrement», précise le responsable de l'office. Afin d'harmoniser ses structures, ce service a mis en place quatre secteurs, dont chacun renferme un bureau de réclamations, au niveau de la wilaya. La partie est étant représenté par la banlieue de Sidi Mabrouk et la cité des Meuniers ; à l'ouest Boudjenana et Saint Jean veilleront au drainage des avaloirs. Par la mise de ces unités, après une quelconque doléance, l'intervention sera immédiate. «En fait, c'est une approche de proximité qui a porté ses fruits», a estimé Merrahi. Sur un autre plan aussi complexe, le tissu urbain constantinois requiert une gymnastique pour le «nettoyer». Il faudra œuvrer de nuit pour «déverrouiller» les regards de Sidi Rached, d'El Kantara, et de Faubourg Lamy, soit des endroits inaccessibles durant le jour puisque squattés par des voitures qui gênent le passage des agents de nettoyage. En somme, l'office d'assainissement se félicite d'avoir fait briller «le parterre» constantinois depuis la prise en main de ce volet. «Modestement, je dirais que le résultat est convaincant. Un grand changement en matière d'hygiène a défini la ville depuis que l'ONA agit sur le terrain», conclut notre interlocuteur. Et pourtant, ce n'est pas l'avis de tout le service de la commune qui tente de mettre sur le dos à cet organisme des anomalies d'imperfections. A commencer par les requêtes de la population qui continue de solliciter la mairie pour des interventions de salubrité. «Les gens croient que c'est l'APC qui détient toujours le secteur d'assainissement. Rares ceux qui sont au courant de cette autonomie», révèle un travailleur communal. Une chose est sûre et de surcroît visible à l'œil nu : Constantine fait sa toilette chaque jour, la balle de la propreté est maintenant dans le lavabo du citoyen civique… Bouteilles en plastique, fruits et légumes pourris, canettes de soda… tout ce résidu «pêché» par les éboueurs au quotidien devrait faire «pleurer» sur le manque de civisme du citoyen au 20e siècle… Et le service d'hygiène communal ? Pour M. Arab, responsable du service d'hygiène à la commune de Constantine, l'ONA constitue une partie importante aux côtés de son service pour donner à la ville une propreté exemplaire. «Bien qu'il soit autonome, l'office détient une place importante dans le calendrier de nos activités. Il est sollicité à moult occasions relatives au secteur d'assainissement et d'hygiène. En matière de propreté, il n'y a pas de tri dans les opérations. Tout le monde est concerné», soutient le chef de service avant de nous faire part de son calendrier en perspective de l'année 2009. On apprend qu'une vaste campagne de tri et de ramassage de détritus concernera toute la wilaya de Constantine. Chapeautée par l'entreprise communale, cette campagne élira une zone pilote populeuse. La cité dite Zaouèche observera des collectes et tri qui sensibiliseront le citoyen à mieux gérer ses déchets ménagers et, du coup, faciliter la tâche au service de la commune pour les transporter au centre d'enfouissement technique. En matière d'embellissement de Cirta, l'APC avait reçu dernièrement des bureaux d'études spécialisés quant à la possibilité d'électrification de la ville. Aussi, il a été question par le biais d'un autre bureau de «recréer» les jets d'eau de la cité et d'en envisager un autre à la sortie de la cité Boussouf. En définitive, l'ONA «protège» Constantine contre l'«immersion» des chaussées, et la ville cherche des fantaisies aquatiques…