Photo : Riad Par Ziad Abdelhadi Devant l'inflation qui pèse sur le pouvoir d'achat des ménages et la dérégulation du marché à la consommation, notamment dans son segment de distribution, les pouvoirs publics peinent à trouver les solutions idoines qui pourraient pour le moins ralentir l'une et tenter d'organiser l'autre. «Des perspectives qui demeurent à la portée si les organes officiels chargés de ces deux problématiques venaient à mieux analyser la situation et les tendances futures du marché de la consommation», soulignent de nombreux observateurs nationaux. Cela est d'autant plus conseillé quant on sait que la volatilité excessive des prix à la consommation de certains produits agricoles Légumes et viandes) est néfaste non seulement pour les consommateurs, les acteurs des filières agricoles et les producteurs de l'agro-alimentaire mais, également, pour l'ensemble de l'économie nationale. C'st pourquoi l'autorégulation devient une priorité à mettre en place. Mais pour ce faire, comme l'expliquent plusieurs thèses d'économistes de renom, l'autorégulation de la production (Offre) et de la consommation (Demande) dans un marché exige la mise en place de mécanismes de fixation des prix. «Les opérateurs des filières agricoles (Agriculteurs, négociants, industriels, etc.) ont la capacité de stabiliser un niveau de valorisation pour leurs productions, indépendamment des transactions, ce qui peut se révéler d'autant plus utile dans un contexte où les variations journalières du prix des produits agricoles peuvent être supérieures à leur marge» soutiennent des experts nationaux en la matière. Non sans rappeler «pour qu'un marché à terme fonctionne, il doit avoir comme sous-jacent un marché physique suffisamment transparent et important en volume, ce qui n'est pas le cas de nombreuses productions agricoles, du coup nous assistons ces derniers mois à une inflation dont le taux demeure ascendant et que les prix sur les étals des détaillants des fruits et légumes ainsi que des viandes et rouge et blanche ne semblent obéir à aucun critère, hormis celui du bon vouloir des commerçants». En effet et pour ce qui concerne l'inflation galopante, selon l'office national des statistiques (ONS), après avoir atteint 4,9% en janvier 2012, le taux d'inflation est passé à 5,3% en février, 5,9% en mars, 6,4% en avril, 6,9% en mai pour terminer le premier semestre 2012 à 7,3%. Elle a donc sensiblement crû par rapport aux années 2010 et 2011 où elle est demeurée stable autour de 4%. Par ailleurs, il est bon de savoir que le taux d'inflation atteint en juin 2012 dépasse de loin les prévisions les plus pessimistes du Fonds Monétaire International (FMI) élaborées en 2011 et où, dans son dernier rapport sur les perspectives de l'économie algérienne, le FMI redoutait un taux de 4,3% en 2012. Un pourcentage qu'il considérait comme risqué. Dès lors où il atteint à la fin du 1er semestre 2012, 7,3%, on n'en déduit vite que l'inflation menace notre économie. En outre l'indice des prix à la consommation a connu une forte augmentation durant le 1er semestre 2012 puisqu'il a atteint 9,3%. Du côté du commerce au détail,on continue e pratiquer des prix à la logique économique mystérieuse. Et quand bien même le ministère de l'Agriculture et du Développement rural et les différents organes annexes continuent de brandir le fameux Syrpalac comme solution idoine, il n'en demeure pas moins que, sur le terrain, la dérégulation dans le marché de la consommation est présente. Une situation vite mise à profit par les magouilleurs des prix à la consommation, faute d'un système de fixation des prix. Cette situation reflète le manque de coordination entre les différents acteurs et structures en charge du dispositif de régulation. Et là, c'est la question de la communication et des statistiques agricoles qui se pose. On peut dire, enfin, que les directives du ministre du Commerce qui, à l'époque, avait annoncé que l'année 2011 sera celle de la régulation du marché, de la fixation ou du plafonnement des prix des produits de base et de l'instauration de la transparence commerciale, sont restées lettre morte. En effet, durant le dernier Ramadhan, le marché de la consommation est resté sous l'emprise d'une dérégulation qui a encore ouvert les portes à l'inflation et la spéculation.