«Il faut que les autorités sachent que l'opération ne suit pas son cours normal au niveau local.» Pour les commerçants ambulants de la Casbah, le ton est loin d'être conciliant après la «descente punitive» opérée par les services de sécurité et le «mépris» affiché à leur égard par le maire. «Les commerçants ne se déclarent pas contre le fait de mettre fin au marché parallèle, mais il faut qu'il y ait une solution pour sauver l'avenir de ces marchands», déclare, dans un point de presse, M. Ayache Hefaïfa, président de l'association pour la protection de l'activité commerciale qui s'est fait jour au lendemain des inondations de Bab El-Oued. Le conférencier a dressé un sévère réquisitoire à l'adresse des président de l'APC de la Casbah et de Bab El-Oued. Il dénonce sur sa lancée la politique du «deux poids deux mesures» utilisée pour désigner les prochains bénéficiaires des arrêtés permettant aux commerçants d'exercer leur métier dans les nouveaux espaces commerciaux aménagés à cet effet. Selon M.Hefaïfa, «la liste des bénéficiaires n'a pas été faite dans la transparence». Il utilisait un langage virulent à l'adresse du maire de la Casbah. «Les arrêtés d'attribution sont contraires à la loi. Les vrais bénéficiaires ont été exclus de l'opération», ajoute le conférencier. Et à ce dernier de poursuivre: «Je suis entièrement d'accord avec la démarche qui consiste en la lutte contre le commerce informel, mais il faut que les autorités sachent que l'opération ne suit pas son cours normal au niveau local». Et d'ajouter que «les présidents d'APC freinent, par des comportements frauduleux, le bon déroulement de cette opération qui s'avère des plus légales». Son discours déchaîna un flot de remarques. Peut-il parler avec une telle conviction en l'absence de documents à l'appui? Sur cette question, il ne dira en fait qu'une seule phrase: «Je donne mes preuves et mes documents au moment opportun...». Les journalistes présents ne semblent pas convaincus par les explications du représentant des commerçants. Ils réclament plutôt d'autres pièces à conviction. Cette fois-ci, l'orateur prend carrément le taureau par les cornes. Il dira en guise de réplique qu'il «assume pleinement ses dires qui ne sont en fait qu'une sonnette d'alarme pour attirer l'attention des pouvoirs publics quant à la tournure qu'a prise la gestion du dossier». Il se ressaisit un moment et annonce que «l'objectif de son point de presse est de soutenir la démarche des autorités consistant en la lutte contre le marché parallèle, mais aussi d'attirer leur attention quant aux comportements illégaux qui accompagnent cette opération au niveau local». Il tire la sonnette d'alarme et il conclut son discours par des suggestions qui, d'après lui, vont dans le sens de juguler le problème et éviter d'éventuelles dérives. A cet effet, il propose d'installer une commission de commerçants au sein de la daïra de Bab El-Oued. Laquelle commission devra assumer la tâche d'intermédiaire entre l'administration et les commerçants.