Synthèse de Ghada Hamrouche Le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a réitéré son appel au Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, pour mettre fin aux violations des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés. M. Abdelaziz a demandé à M. Ban d'intervenir «immédiatement» pour mettre un terme aux violations flagrantes des droits humains au Sahara occidental par les autorités marocaines. «Nous renouvelons notre appel pour votre intervention urgente afin de mettre fin à ces pratiques graves qui se produisent dans un territoire sous la responsabilité de l'ONU en attente de l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui et permettre à la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental ndlr) de remplir ses fonctions en toute transparence et en toute liberté», a écrit le président Abdelaziz, cité par l'agence de presse sahraouie SPS et relayé par l'agence de presse algérienne APS. Evoquant le transfert par les autorités d'occupation marocaines du prisonnier politique sahraoui Bakay Al-Arabi à la prison locale de Rabat, le président sahraoui a souligné qu'en agissant ainsi, ces autorités «persistent à intimider les Sahraouis, mais tentent également d'entacher les activités de la résistance pacifique pour réprimer tous ceux qui réclament leurs droits légitimes ou s'expriment en faveur de l'indépendance du Sahara occidental». Dans la même lettre, le président Abdelaziz a dénoncé «la détérioration de la situation des prisonniers politiques sahraouis, constamment exposés aux différentes formes de torture physique et psychologique et contraints de signer des procès verbaux préparés à l'avance». Le secrétaire général du Front Polisario a réitéré, dans ce cadre, la nécessité de mettre en place un mécanisme onusien pour la surveillance et la protection des droits de l'Homme au Sahara occidental pour permettre à la Minurso de remplir ses fonctions, à savoir l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination du peuple sahraoui et la protection des droits de l'Homme. Par ailleurs, le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, Juan Mendez, qui effectue un séjour d'une semaine au Maroc, a visité, mardi, la prison de Laâyoune, la principale ville du Sahara occidental, région annexée en 1975 et qui reste l'objet d'un conflit avec le Front Polisario (indépendantiste). M. Mendez a pu prendre connaissance des conditions de détention dans ce pénitencier. Selon l'agence marocaine de presse MAP, l'émissaire de l'ONU «a rencontré plusieurs prisonniers» et «toutes les dispositions ont été prises pour faciliter (sa) mission». Les organisations marocaines de défense des droits de l'Homme ont, faut-il le noter, rarement accès à cet établissement pénitentiaire. Arrivé samedi dernier au Maroc, à l'invitation du royaume et avec l'objectif «d'aider les autorités à faire respecter l'Etat de droit», Juan Mendez a passé deux jours au Sahara occidental (lundi et mardi), où il a rencontré les autorités locales ainsi que des représentants de la société civile. Son programme exact sur l'ensemble de la semaine n'a pas été communiqué. L'émissaire onusien fera le bilan de sa visite au terme de son séjour.