Les hôpitaux publics se distinguent par une mauvaise gestion, qui perdure depuis plusieurs années. Manque de consommables, pénurie de réactifs de laboratoire indispensables aux bilans biologiques des malades hospitalisés, matériel médical en panne, ou mis à l'arrêt par le personnel lui-même, comme assurent certains citoyens, qui pensent que seuls «les pistonnés» en bénéficient. Autant de lacunes qui font que beaucoup d'opérations chirurgicales sont reportées ou annulées. Les hôpitaux sont considérés comme de vrais mouroirs, où la vie de centaines de malades est menacée, en raison de nombreuses insuffisances. Les pannes qui touchent les appareils médicaux sont un problème récurrent, souvent décrié par les malades. Pour le malade, avoir accès aux examens médicaux dans les hôpitaux (radio, scanner, IRM, échographie, mammographie…) relève souvent du parcours du combattant. Le patient est généralement orienté par les médecins eux- mêmes vers le privé, pour ces examens radiologiques, très coûteux, comme en témoigne la fille d'un malade, hospitalisé au CHU de Bab El Oued pour une fracture du col du fémur. «Nous avons dû faire le tour des hôpitaux pour trouver une place pour mon père qui se trouvait dans un état critique», précise t-elle. «Tous les hôpitaux ont refusé de l'accueillir, faute de lit disponible nous a t-on dit. A Bab El Oued, la prise en charge est désastreuse. L'hôpital ne dispose même pas de produits nécessaires à l'intervention chirurgicale», s'indigne-t-elle. Cette situation n'est pas propre au CHU de Bab El Oued. «Dans la majorité des hôpitaux, les patients sont pénalisés par les ruptures de médicaments et de consommables», explique-t-elle. Une situation qui fait que les malades ont la peur au ventre lorsqu'ils vont à l'hôpital. L'un d'eux raconte son calvaire : «Victime d'une fracture au genou, je me suis adressé à l'hôpital de Ben Aknoun pour consultation, mais les médecins ne disposent même pas de moyens d'imagerie médicale leur permettant de prendre en charge convenablement les malades», raconte notre interlocuteur. «Les appareils de radiologie censés être disponibles au niveau de cet établissement hospitalier, spécialisé en chirurgie orthopédique, sont constamment en panne. Le médecin qui m'a consulté m'a orienté vers l'hôpital de Beni Messous pour une radiographie, mais, là aussi, l'appareil était défectueux, nous dit-on sur place. Difficile dans mon état de faire le tour des hôpitaux, en désespoir de cause je me suis finalement adressé au privé pour une radio», ajoute-t-il. Il est bon de rappeler que le nouveau ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelaziz Ziari s'est engagé, lors d'une réunion à avec les acteurs et les opérateurs publics et privés de l'industrie pharmaceutique, à mettre en application toutes les mesures à caractères réglementaires ou organisationnelles à même d'améliorer le fonctionnement du marché des produits pharmaceutiques, en proie à de multiples perturbations depuis quelques années. Parmi, ces mesures, l'installation tant attendue de l'Agence nationale du médicament, annoncée récemment. A. B.