Une quinzaine d'opérateurs se sont manifestés pour retirer le cahier des charges qui définit les conditions techniques, sanitaires et phytosanitaires liées à la prochaine opération d'importation de pommes de terre. Le premier arrivage est prévu au début du mois d'octobre, c'est-à-dire dans moins de dix jours.C'est ce qu'a précisé M. Bachir Seraoui, président du conseil interprofessionnel de la filière pomme de terre, cité par l'APS. Ce dernier a tenu à faire savoir que les importations, soit près de 80 000 tonnes, seront faites par des opérateurs qui font partie de la filière pomme de terre. Une donne qui rassure les membres du conseil dès lors que l'opération en question ne va pas se faire au détriment de la production nationaleParmi les conditions exigées par le cahier des charges, le produit importé doit être issu de la production de l'année 2012, d'un calibre entre 45 et 75 mm et muni d'un certificat phytosanitaire contre les maladies de quarantaine en plus d'un certificat anti-OGM. «Toutes ces conditions d'importation vont permettre de ne plus avoir à faire aux expériences controversées vécues par le passé, lorsque des opérateurs, étrangers à la filière, se sont convertis en importateurs. Des achats externes de tubercules qui se sont faits au détriment des producteurs», a affirmé M. Farid Haouchine, producteur de pomme de terre de la wilaya de Boumerdès, et membre du conseil interprofessionnel de la filière pomme de terre. Au sein de cette entité on est résolument convaincu que l'importation de pomme de terre, décidée par le ministère de l'Agriculture pour pallier au déficit de production durant l'automne prochain, ne va porter atteinte ni à l'agriculteur ni à la production nationale. Et cela «du fait que la décision d'importer a été prise après un long débat et concertation entre les différents acteurs de la filière», a indiqué Bachir Seraoui. Du côté des importateurs de semences de pommes de terre on soutient cette option. Mais non sans admettre que «sur le principe, nous étions contre ces importations, mais puisqu'il s'agit d'une opération d'appoint, nous avons répondu favorablement à l'appel du ministère», a affirmé à l'APS Mohamed Ameziane Lefki, importateur de semences de pommes de terre. Ce technicien agricole de formation, estime que la production nationale ne devrait pas être perturbée par ces importations parce que «si l'agriculteur est touché, son métier aussi disparaîtra».Rappelons, et comme l'avait expliqué le premier responsable du secteur de l'agriculture, que ce recours à l'importation d'appoint a été motivé par un décalage vers la mi-août dans les plantations, du fait de la canicule, de la période de jeûne et du manque de main-d'œuvre. Des impondérables qui pourraient provoquer une arrivée tardive de la production d'arrière saison. Ce décalage fait craindre aussi à la filière de vivre une crise similaire à celle survenue en février dernier, lorsque les producteurs étaient surpris par un froid polaire et des chutes de neige qui avaient retardé les récoltes, alors que les stocks étaient déjà épuisés. C'est pourquoi «l'expérience vécue en février dernier nous a permis d'anticiper nos prévisions en prenant des précautions adéquates. Ces importations font partie de cette stratégie de veille», a indiqué M. Seraoui. Notons que, dans le cas où la production nationale sera suffisante, les quantités importées serviront de stocks de sécurité. «La Société de gestion des participations de l'Etat, SGP-Proda, s'est engagée à stocker toute la production importée», a précisé M. Seraoui. Chose qu'ont déjà souligné les représentants du ministère de l'Agriculture. Z. A.