Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohamed Moulessehoul, l'auteur de Ce que le jour doit à la nuit, son dernier roman, a reçu vendredi dernier le prix Roman France Télévision 2008, décerné par un jury composé de 25 téléspectateurs. L'écrivain, qui occupe actuellement le poste de directeur du Centre culturel algérien à Paris, a décroché le prix au 4ème tour avec 13 voix contre 12 à Jean-Marie Blas de Roblès pour Là où les tigres sont chez eux, a précisé France Télévisions dans un communiqué. Quatre autre livres étaient en compétition : Zone de Mathias Enard, les Années d'Annie Ernaux, Trois hommes seuls de Christian Oster et Un lieu incertain de Fred Vargas. Publié au mois d'août dernier par les éditions Julliard, Ce que le jour doit à la nuit figure ces deux derniers mois parmi les meilleures ventes littéraires en France. Yasmina Khadra avait déclaré lors de la sortie du roman que «ce livre, je le porte en moi depuis 1982. Ce n'est pas seulement une histoire de l'Algérie coloniale, c'est aussi une réplique aux travaux de mon idole, Albert Camus. Il n'a traité que de son Algérie à lui, son jouet d'enfant, de petit pied-noir. Il n'est jamais allé de l'autre côté. C'est ce côté-là que j'ai raconté, celui des pieds-noirs, des racistes, des gens bien, l'Algérie dans sa globalité». L'auteur fait aussi dans ce roman le portrait de l'Algérie coloniale déchirée entre communautés, dont le filigrane est l'histoire d'amour impossible entre Younes et Emilie. Rappelons que les organisateurs du SILA avaient invité, mercredi dernier, Yasmina Khadra pour une rencontre avec les lecteurs algériens. Finalement, la rencontre a été annulée car l'auteur avait répondu à l'invitation du Parlement européen dans le cadre de la Semaine arabe. Il a animé à cette occasion une conférence durant laquelle il a évoqué son périple littéraire universel et dit tout l'amour qu'il porte à ses semblables et à son pays, son admiration pour la femme algérienne, et le respect qu'il voue au combat qu'elle mène afin de conquérir ses droits. Rappelons que l'œuvre de l'auteur algérien est traduite dans trente-quatre pays. L'Attentat est en cours d'adaptation à Hollywood, et les Hirondelles de Kaboul sera porté à l'écran par le cinéma français. Yasmina Khadra a également remporté plusieurs prix au niveau international. A propos du déroulement de Ce que le jour doit à la nuit en Algérie, il a déclaré : «C'est un retour naturel. Je suis algérien, j'aime ce pays et j'ai toujours voulu le chanter, dans la douleur comme dans la joie, dans l'espérance comme dans le désarroi. Ce pays qui m'est cher est la patrie de toutes mes inspirations.» S. A.