C'est déjà la fièvre chez les dirigeants du G20. C'est, en effet, le branle-bas de combat à moins d'une semaine du sommet crucial qui les regroupera le 15 novembre prochain avec la participation espagnole. Les préparatifs ont été entamés hier à Sao Paulo (Brésil) au moment où le président élu américain Barack Obama (qui sera absent lors de cette rencontre) a confirmé son intention de relancer l'économie de son pays. C'est le président brésilien Luiz Inacio dont le pays assure la présidence du G20 qui a ouvert les séances officielles entre les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays du G20, ainsi que les dirigeants de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne. A l'ouverture de la réunion, le chef de l'Etat brésilien a d'emblée déclaré : «La crise nous donne l'occasion de procéder à de vrais changements», avant de souligner la nécessité de mettre en place «de nouveaux mécanismes». «Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas, nous n'avons pas le droit d'échouer», a-t-il affirmé par ailleurs. La veille, c'est-à-dire lors de discussions vendredi à Sao Paulo, le groupe dit des Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) est parvenu «à la conclusion qu'il devait y avoir une réorganisation du système financier mondial», avait déclaré le ministre brésilien de l'Economie, Guido Mantega. En tout cas, un grand espoir est fondé sur cette rencontre qui réunira les pays les plus avancés et les grands pays émergents. Lesquelles sans nul doute feront face à un difficile défi en tentant de résoudre la crise financière et de refonder l'architecture économique mondiale. En attendant les résultats de la réunion d'hier qui seront rendus publics dans un communiqué final à diffuser aujourd'hui, les signes de l'entente entre les différentes parties se dessinent de part et d'autre. Hier, la Maison-Blanche a estimé qu'il existait «un terrain d'entente» entre l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis sur la nécessité d'une réforme du système financier. «Nous pensons qu'il existe un terrain d'entente sur beaucoup d'aspects dans nos approches pour affronter la tourmente sur les marchés financiers», a déclaré le porte-parole de la présidence américaine Dana Perino sur la base des conclusions du sommet européen de Bruxelles vendredi. Un sommet durant lequel les dirigeants de l'Union européenne ont coordonné leurs positions. «Nous demandons à être écoutés et entendus et vite», avait, pour rappel, déclaré le président français Nicolas Sarkozy qui préside l'Union européenne. «Je ne viens pas participer à un sommet de mondanités, les Européens ne se contenteront pas de quelques principes vagues.» Il a assuré que l'Europe avait «une position commune assez détaillée» en vue du sommet et que ses dirigeants étaient «tous d'accord sur la nécessité absolue d'une coordination des politiques économiques» pour faire face à la crise. Face au risque de récession qui se précise de plus en plus, c'est la détermination. Les dirigeants européens ont d'ailleurs proposé vendredi la tenue d'un nouveau sommet mondial «100 jours» après celui de Washington, soit une fois Barack Obama entré en fonction. S. I.