“Il s'agit d'une crise mondiale, qui exige une réponse mondiale. C'est le moment de formuler des propositions pour un véritable changement dans l'architecture financière mondiale”, a lancé le président du Brésil, Lula da Silva, à l'ouverture de la réunion regroupant, dans un grand hôtel de Sao Paulo, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays du G20, avant de poursuivre : “Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas, nous n'avons pas le droit d'échouer.” Le ton était donné, c'est dire tous les espoirs fondés sur le prochain sommet du 15 novembre à Washington, même s'il ne faut rien attendre de l'administration sortante qui a prévenu qu'il ne fallait surtout pas attendre de mesures concrètes à l'issue du sommet, car, selon eux, il s'agit simplement d'identifier les causes de la crise, d'examiner les mesures prises pour y remédier et d'énoncer le principe des réformes. La réunion du G20, présidée par le Brésil, qui s'est déroulée le 8 novembre dernier, regroupait les représentants des 2/3 de la population mondiale et 85% du PIB planétaire. Les Européens et le Brésil, porte-parole des grands pays émergents, réclament une plus grande régulation des marchés financiers, alors que les USA tentent de sauvegarder ce qu'ils peuvent d'un modèle capitaliste libéral qui a, le moins que l'on puisse dire, montré ses limites. Même les Chinois souhaitent une meilleure régulation en vue de stabiliser les marchés financiers, tout en étant favorables à l'innovation financière destinée à mieux servir l'économie. Le Brésil demande un rôle plus important des pays émergents dans les instances économiques mondiales, car, selon le ministre brésilien des Finances, “la communauté internationale a payé un prix élevé pour une crise dans laquelle la majorité des pays n'a aucune responsabilité. Il est de plus en plus difficile de nier aux économies émergentes et en développement, une participation plus importante aux décisions mondiales”, toujours selon M. Mantega, ministre des Finances brésilien. Barack Obama, président US nouvellement élu, promet un plan de relance de l'économie américaine, même s'il ne compte pas participer au sommet de Washington le 15 novembre prochain. Les dirigeants européens pensent d'ores et déjà à un nouveau sommet, 100 jours après celui du 15 novembre, une fois que le nouveau président des USA aura pris ses fonctions. L'économie américaine en quasi-récession avec une perte de 240 000 emplois, selon une dépêche datée du 7 novembre, semble mal partie. Barack Obama promet de venir en aide à l'industrie automobile en plein déclin, avec un plongeon de 32% en octobre et une menace de faillite sur les deux géants de Detroit, Ford et General Motors. Synthèse D. Z.