Les projets de développement local et de proximité sommeillent dans les tiroirs de l'Administration, alors que les citoyens en souffrent terriblement. D'importants budgets d'équipement attendent toujours qu'ils soient lancés et les autorités locales, sous divers prétextes, tardent à se mettre sérieusement au travail. Le taux de consommation des enveloppes allouées à divers secteurs frôle à peine les 20% à travers plusieurs wilayas du pays. Des pesanteurs bureaucratiques freinent visiblement la dynamique de développement insufflée par les différents gouvernements qui se sont succédé aux commandes ces dix dernières années. Les récents regroupements du ministre de l'Intérieur avec les walis ont montré l'incurie des responsables locaux (élus et commis de l'Etat) et leur inaptitude à se mettre au diapason des politiques publiques mises en œuvre. Le bilan est en effet catastrophique. Peu d'opérations lancées. De multiples atermoiements dans la réalisation. La qualité laisse à désirer. Les résultats sont visibles à tous les échelons. L'éducation, l'enseignement supérieur, la santé, les travaux publics et l'habitat cumulent les restes à réaliser au grand dam des usagers. Les écoles sont surchargées. Idem pour les universités. Les hôpitaux fonctionnent sous une pression permanente. Des acquéreurs de logements attendent leurs clefs depuis des lustres. Des routes et des ouvrages mal entretenus sont dans l'attente d'une rénovation annoncée de longue date. Pour prendre le cas de la wilaya de Béjaïa, sur 1 546 opérations inscrites pour l'année 2012, seules 224 sont réellement lancées et connaissent diverses difficultés. Le taux de consommation des crédits oscille entre 10 et 15%. Venant en tête en la matière, le secteur de l'hydraulique frôle à peine les 23%, soit un manque de 77%. C'est absolument aberrant ! Au cours d'une rencontre avec les chefs de daïra et les directeurs de l'exécutif, le wali a tiré la sonnette d'alarme appelant ses interlocuteurs à retrousser les manches et à coordonner leurs efforts pour réduire, un tant soit peu, cet énorme retard. Des consignes strictes ont été données aux intéressés pour se secouer dans les plus brefs délais. Une commission ministérielle serait déjà mise sur pied pour superviser de près le travail de chaque direction et contrôler les actions des chefs de daïra. Des sanctions seraient, dorénavant, prononcées à l'endroit des autorités défaillantes. Désormais, chaque responsable doit se démener pour justifier son travail et rendre des comptes sur sa gestion. Les populations, longtemps privées du minimum, sont à bout de patience. Il n'est plus question de perdre la moindre seconde, car les attentes légitimes des citoyens sont nombreuses et pressantes. Cet avertissement vaut aussi pour les milliers de postulants aux élections locales du 29 novembre prochain. La gravité de la situation exige des maires bien inspirés, actifs et sérieusement motivés pour servir l'intérêt général et redorer le blason de la chose publique. A très courte échéance, les collectivités locales, maillon faible du système de développement et de valorisation du territoire, sont appelées à se moderniser pour répondre aux doléances des administrés. Un élu ou un administrateur déficient devra, au moins, avoir l'élégance de reconnaitre son échec et céder la place à mieux que lui. A défaut, il serait poursuivi pour négligence grave. Il est grand temps d'imposer le respect de la loi, toute la loi. K. A.