L'inquiétude des opérateurs économiques évoluant dans le BTPH (bâtiment et travaux publics) se fait de plus en plus grande. L'AGEA (Association générale des entrepreneurs algériens), face à la crise que vit ce secteur, exhorte les entreprises à s'organiser afin de le redynamiser, et lance un appel au chef du gouvernement pour trouver des solutions à même d'aider les entreprises en souffrance. Selon un communiqué rendu public et transmis hier à notre rédaction, la non-application des textes de révision du code des marchés publics 02/250 demeure l'un des obstacles majeurs qui entravent le bon déroulement de cette activité dont 10 à 15% des entreprises sont à l'arrêt. «Beaucoup d'autres sociétés, à défaut de mettre la clé sous le paillasson et ne parvenant pas à surmonter les affres de cette crise, ont changé d'activité», indique encore l'AGEA. «Les entreprises opérant dans la charpente ne sont guère épargnées par cette crise puisqu'elles connaissent, elles aussi, beaucoup de problèmes qui risquent de générer à court terme des conséquences catastrophiques, voire irréparables», souligne-t-elle. Tout en rappelant que l'Etat est conscient de cette crise, de ses conséquences et des difficultés vécues par les entreprises, l'AGEA regrette le fait qu'«il ne bouge pas le doigt pour remédier à cette situation et encore moins à engager un dialogue avec les concernés». Et de rappeler qu'elle a de tout temps «plaidé en faveur du dialogue, seule voie pour apporter les solutions indispensables à cette crise, et ce, dans l'intérêt des programmes de logements lancés et qui sont en cours de réalisation à travers tous le territoire national, suivant les orientations du président de la République, et dont l'achèvement dépend des moyens et capacités mises en œuvre». L'AGEA, en appelant le chef du gouvernement à intervenir, qualifie la situation «de grave car elle risque de provoquer une paralysie totale au niveau des chantiers, avec toutes les répercussions sur les délais de réalisation retenus, à savoir le million de logements». Elle demande «une compensation comme aide aux entreprises qui demeurent en activité à ce jour suivant une nouvelle stratégie qui sera élaborée en fonction d'un fichier qui doit reprendre toutes les entreprises pour recenser leurs problèmes et leur apporter des solutions durables». Ces compensations, indique le communiqué, doivent inclure «la révision des charges fiscales et parafiscales qui doivent être revues à la baisse car très lourdes et contraignantes pour les entreprises». Parmi les compensations «l'application des textes révisés du code des marchés publics 02/250 qui devront faire ressortir des règles protégeant les intérêts de l'entreprise et lui permettre d'avoir une solide assise comme protection de ses droits et prérogatives vis-à-vis de tout interlocuteur», estime encore cette organisation professionnelle. Autre solution préconisée par l'AGEA, l'élaboration d'«une extension d'indices des articles omis tels que l'acier [charpente métallique, bois blanc, câblage électrique]». Même les banques nationales «disposant d'un excédent important en liquidités doivent impérativement prêter assistance et considération à toute entreprise du secteur», suggère encore l'AGEA. Enfin, elle se dit adhérer à toute action de formation d'ouvriers devant acquérir une qualification, d'autant que le secteur est pourvoyeur d'emplois et accuse un déficit d'un million d'ouvriers, toutes branches confondues. B. A. Pour une meilleure gestion des entreprises du BTPH Des formations au profit des managers L'AGEA devra parapher dans les prochains jours une convention de partenariat avec la représentation à Alger d'un important institut américain. Ce partenariat permettra aux chefs d'entreprise de suivre des formations dans le management et le leadership durant la période allant de janvier à décembre 2009. B. A.