Si de nombreux observateurs et spécialistes expriment leur scepticisme quand à la faisabilité du projet Renault à Oran, les discussions semblent avoir bien avancé entre le constructeur français et les autorités algériennes, puisqu'un accord-cadre a été signé le 25 mai dernier et qu'il y a moins d'un mois, une délégation française s'est rendue sur le site où l'on projette d'installer l'usine.Le 24 septembre dernier, une délégation composée d'experts français et de représentants du ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, a fait le déplacement dans la zone industrielle d'Oued Tlélat, daïra située à quelques kilomètres à l'est d'Oran, pour découvrir l'assiette de 150 hectares désignée pour réceptionner l'usine, et se rendre compte des potentialités offertes par la région. «Cette délégation s'est rendue sur site pour régler les derniers points techniques avant la finalisation de ce dossier (…) grâce auquel la wilaya d'Oran gagnera beaucoup en termes de compétitivité et d'attractivité de son territoire», a estimé le wali qui tient plus que tout à la concrétisation de ce projet, lui qui ne cache plus son ambition de donner à la wilaya un cachet méditerranéen, notamment à travers la création dans la même région de Oued Tlélat, d'El Jadida, la nouvelle ville de 350 000 habitants: «Nous avons mis sur pied une commission que je préside et qui travaille d'arrache-pied pour faire aboutir ce projet, dont l'impact positif sur les plans économique et social est incontestable pour la wilaya d'Oran», a-t-il encore ajouté lors d'un briefing au siège de la wilaya d'Oran, quelques jours plus tard. On annonce que ce projet d'investissement (en joint-venture avec la Société nationale des véhicules industriels et le Fonds national d'investissement) permettra la création de 3 000 emplois directs et autant d'emplois indirects, ce qui n'est pas rien pour une région dont la population souffre d'un important taux de chômage. L'usine devrait produire 75 000 voitures par an, avant d'atteindre graduellement 150 000 unités avec un taux d'intégration de départ de la production nationale de 20 à 25%.Hormis ces quelques informations et la polémique qui entoure le projet - entre ceux qui considèrent que les Algériens «n'ont pas bien négocié le projet» et ceux qui estiment que, malgré tout, l'arrivée du constructeur automobile à Oran est une excellente chose pour la région- c'est le statut quo qui entoure l'évolution du projet : pour le moment rien ne filtre ni du siège de la wilaya ni de la Direction des mines et de l'industrie, qui a pris le relais de la gestion du dossier après la mutation du directeur de la PME -direction qui se retrouve aujourd'hui sans chef- qui était en charge du suivi du dossier. Et il semble que tout le monde attende la visite, annoncée pour décembre, du chef d'Etat français pour avoir le fin mot de l'histoire… S. O. A.
Renault : mutisme au ministère de l'Industrie Contacté par nos soins pour avoir des informations pour les besoins du dossier consacré au projet Renault en Algérie, le ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement est resté muet. Il n'a pas daigné réserver une réponse à notre demande envoyée pourtant selon la procédure en vigueur et tel qu'exigé par la cellule de communication du ministère. Nos appels n'ont pas eu d'échos. Ce n'est qu'après insistance qu'on nous dira qu'une instruction a été donnée aux responsables de ne pas communiquer sur ce dossier.