L'accord gazier algéro-turc sera prolongé, selon les déclarations du ministre des Affaires étrangères turc, M. Ahmet Davutoglu, à l'occasion d'une réunion qu'il a tenue, hier, avec les hommes d'affaires de son pays activant en Algérie. D'une validité de 20 ans, l'accord portant exportation du gaz algérien vers la Turquie est en vigueur depuis 1994. Il prendra ainsi fin en 2014. Les deux parties viennent cependant de conclure un accord pour un prolongement du marché avant même son expiration. «Les discussions sont en cours pour renouveler le contrat. Mais vu l'essor de l'économie turque, nous aurons toujours du gaz algérien», a déclaré Davutoglu, qui effectue, depuis dimanche, une visite de travail en Algérie. La Turquie, dont le ministre des Affaires étrangères souligne que «l'Algérie est un partenaire stratégique», ne veut pas voir ses importations en gaz subir les conséquences de ses relations stratégiques avec ses deux autres fournisseurs de gaz, la Russie et l'Iran. Car entre ces deux pays et Ankara, les relations politiques ne sont guère au beau fixe, notamment par rapport à la crise syrienne. «Nous sommes dans l'obligation de multiplier nos fournisseurs», a-t-il déclaré, tout en exprimant son souhait de voir «s'élargir l'accord gazier algéro-turc». Les choses seront vraisemblablement tirées au clair lors de la visite qu'effectuera prochainement le ministre turc de l'Energie. Concernant la coopération globale entre les deux pays, le ministre turc s'est félicité du volume des investissements directs turcs en Algérie, estimés à plus d'un milliard de dollars. Pour le volume des échanges commerciaux, il a été évalué à 4 milliards de dollars. Mais les deux parties semblent se donner de nouvelles perspectives de coopération. «L'élargissement de la coopération algréo-turque devra permettre d'augmenter le volume des échanges commerciaux à 10 milliards de dollars dans un proche avenir», a annoncé, hier soir, Mourad Medelci au cours du point de presse conjointement animé avec son homologue turc. La visite du ministre turc des Affaires étrangères a été ainsi une occasion de sceller d'autres accords dans divers secteurs. Parmi ces secteurs, le ministre turc a évoqué le transport aérien et maritime, l'industrie de défense et la coopération dans la lutte contre le terrorisme. Abordant le confit au Mali et la crise en Syrie, le ministre turc soutient que son pays partage les mêmes convictions avec Alger. A propos du Mali, il a défendu l'idée que la priorité est «d'aboutir à une solution politique» permettant de «préserver l'intégrité territoriale de ce pays, ainsi que son unité nationale et ses institutions constitutionnelles». Concernant la Syrie, le ministre turc estime que «le régime en place n'a plus aucune disponibilité pour une solution politique». Il a souligné aussi que son pays partage «les mêmes convictions avec l'Algérie au sujet de la Palestine». A. Y.