Les fluctuations des prix à la consommation des produits végétaux, frais, suscitent des interrogations sur les véritables raisons des amplitudes très fortes des tarifs d'un mois à un autre, voire d'une semaine à une autre. De ce constat, certains observateurs disent que ce sont là les retombées du défaut d'encadrement des marchés de gros. Et d'arguer que ces derniers (les marchés de gros) ne bénéficient pas à ce jour d'un cadre spécifique et adapté. Cela est d'autant plus vrai que les engagements pris dans ce sens par la tutelle, c'est-à- dire le ministère du Commerce, ne se sont pas traduits sur le terrain. D'autres expliquent que les amplitudes fortes résultent du fait que par période l'offre est insuffisante au niveau des marchés de gros. C'est en tout cas ce que soutient le chercheur Omar Bessaoud. Cet expert en production agricole a souvent expliqué, au sujet des fluctuations des prix sur le marché des produits agricoles, que la question doit se poser à un double niveau. Et de préciser : «Premièrement : il y a l'aspect théorique qui renvoie aux fondamentaux de l'économie agricole et qui fait que les économistes mettent en évidence le caractère particulier des marchés agricoles qui , par définition, sont instables en raison des aléas naturels, dont le climat et les maladies. Deuxièmement : une surproduction provoque la baisse des revenus des agriculteurs et, à l'inverse, une baisse brutale de la production entraîne une hausse brutale des prix, préjudiciable aux consommateurs». Pour M. Bessaoud «c'est le cas de la pomme de terre compte tenu de la fébrilité de l'offre et de la demande en ce produit». Un autre courant croit dur comme fer que c'est bien l'absence de régulation qui ouvre la voie aux fluctuations conjoncturelles. «C'est pourquoi l'autorégulation devient une priorité des mesures à mettre en place», soutiennent des économistes, bien au fait du circuit national de la commercialisation des produits végétaux et animaux. Ils sont unanimes sur l'idée que «pour qu'un marché à terme fonctionne, il doit avoir comme sous-jacent un marché physique suffisamment transparent et important en volume, ce qui n'est pas le cas de nombreuses productions agricoles, du coup nous assistons ces derniers mois à une inflation dont le taux demeure ascendant, et que les prix sur les étals des détaillants des fruits et légumes ainsi que des viandes rouge et blanche ne semblent obéir à aucun critère, hormis celui du bon vouloir des commerçants». En effet, du côté du commerce de détail on continue de pratiquer des prix à la logique économique mystérieuse. Et quand bien même le ministère de l'Agriculture et du Développement rural et les différents organes qui lui sont affiliés, continuent à brandir le fameux Syrpalac comme solution idoine, il n'en demeure pas moins que, sur le terrain, la dérégulation dans le marché de la consommation est une réalité. Une situation vite mise à profit par les spéculateurs, faute d'un système d'établissement des prix.Un instrument qui peut se révéler des plus utiles pour endiguer les variations journalières des prix des produits agricoles qui, ces derniers temps, ont tendance à dépasser des marges acceptables. Ce qui nous ramène à dire, et compte tenu de l'inflation galopante sur les produits agricoles frais, qu'il serait temps de trouver les solutions idoines qui pourraient pour le moins la ralentir d'une part et d'autre part diminuer les amplitudes des prix. C'est là donc un chantier que devra s'atteler à mettre en oeuvre le ministère du Commerce dans l'intérêt de l'économie nationale et des consommateurs. Z. A.