La tenue aujourd'hui des élections locales, pour l'installation de nouvelles équipes dirigeantes au niveau des communes et des wilayas, remet sur le tapis la question de la gestion des collectivités locales et leur rôle dans le développement socio-économique. Idem pour l'implication du citoyen laissé, faut-il le noter, à l'écart de la sphère décisionnelle locale. Au lieu d'être un acteur majeur dans le développement via la concertation, le citoyen se retrouve en marge de tout ce qui a trait à sa cité, faute de communication continue avec les élus. À ce problème, s'ajoutent d'autres défaillances particulièrement d'ordre financier. Les APC même les plus aisées financièrement, ne cessent en effet de se plaindre de l'insuffisance des ressources posant la problématique de la fiscalité (qui représente 25% de la fiscalité ordinaire). Or, ce sont les faiblesses en terme de gestion qui font que les APC n'arrivent pas à obtenir les finances nécessaires pour les projets d'intérêt général. En d'autres termes, c'est le problème de la gouvernance qui est à l'origine de tous les maux de la commune. Car, faudrait-il le rappeler, il y a eu dans le passé une série d'opérations d'assainissement des finances locales sans que les résultats n'arrivent. Il y a eu à titre illustratif dans les années 90, le désendettement des communes via le Fonds commun des collectivités locales (Fccl), le Fonds de solidarité (FS) et le Fonds de garantie des collectivités locales (Fgcl). En dépit de toutes ces mesures, les APC ont toujours montré des limites dans leur gestion. Ce qui s'est répercuté sur le cadre de vie des populations. La tournée effectuée par le Conseil national économique et social (Cnes) l'année dernière a permis de poser le doigt sur les conséquences de l'absence des outils de la bonne gouvernance au niveau local. Le Cnes, qui a eu à rencontrer les élus et le mouvement associatif, a en effet établi un diagnostic alarmant qui a servi de base pour les recommandations des assises nationales sur le développement local. Aujourd'hui, à l'occasion des élections locales, il est utile de s'interroger sur le sort réservé à ces mesures censées insuffler une nouvelle dynamique dans les communes. Des mesures au nombre de 48 dont l'objectif, l'amélioration des conditions de prise en charge des préoccupations citoyennes en matière de logement et d'emploi, et qui portent essentiellement sur la démocratie locale. Ce qui fait défaut dans nos communes, puisque le citoyen est loin d'être impliqué dans le processus du développement. Le citoyen n'est même pas associé à l'audit. Ce qui fait qu'on n'a pas mis à sa disposition les moyens nécessaires lui permettant de se sentir partie prenante de la cité. L'autre point, sur lequel ont mis l'accent les participants aux assises de 2011 est le renforcement de la lutte contre la corruption. Un phénomène qui a fait des ravages dans nos communes comme en témoigne le nombre des élus impliqués dans ces affaires. Quelle place réserver à toutes ces questions, dans les prochaines assemblées communales et wilayales, dont la campagne a éludé l'essentiel, se consacrant uniquement aux promesses. Mais les citoyens veulent du concret loin des engagements et loin des pratiques illégales. Ils veulent une gestion transparente de la commune sur des bases solides. S. I.