Les maladies rhumatismales sont nombreuses et toujours aussi douloureuses que handicapantes. Dans notre pays, ces pathologies touchent une grande partie de la population. Elles se positionnent juste après l'hypertension artérielle. Prise en charge, traitements… sont autant de questions qui étaient au cœur des 8èmes journées nationales de rhumatologie organisées hier et aujourd'hui à l'hôtel Aurassi par la Ligue algérienne anti-rhumatismale (LAAR). Selon le professeur Aïcha Ladjouze Rezig, présidente de la LAAR et chef de service de rhumatologie de l'établissement hospitalier spécialisé (EHS) de Ben Aknoun, les maladies rhumatismales comme la polyarthrite ou l'arthrose sont de plus en plus courantes. Il existe de nombreuses maladies appelées rhumatismales parce qu'elles ont en commun d'entraîner une inflammation douloureuse des articulations (arthrite). Du coup, les gestes les plus simples de la vie deviennent insupportables et impossibles à réaliser. Parmi les maladies rhumatismales l'arthrose est la maladie articulaire la plus fréquente en Algérie ; elle résulte d'une dégradation du cartilage qui recouvre les extrémités des os au niveau des articulations. Les premiers symptômes apparaissent généralement à partir de 40-50 ans, mais la maladie commence souvent bien plus tôt, vers 35 ans. Selon les spécialistes, trois millions d'Algériens, âgés de 35 ans et plus sont atteints d'arthrose. Le professeur Ladjouze a insisté sur le diagnostic précoce pour une meilleure prise en charge de cette pathologie handicapante, estimant qu'il s'agit d'une maladie grave qui entraîne de nombreuses complications, dont des déformations. Il faut savoir que l'arthrose ne bénéficie actuellement que de traitements symptomatiques. Sa prise en charge est axée sur la réduction de la douleur. Dans les cas de destruction osseuse, la chirurgie permet la pose de prothèses articulaires. S'agissant de la polyarthrite, maladie systémique du tissu conjonctif, caractérisée par une inflammation articulaire chronique évoluant par poussées et provoquant progressivement des déformations symétriques des articulations, le professeur Ladjouze indique qu'on enregistre entre 150 000 à 200 000 cas en Algérie mais que beaucoup de personnes atteintes ne sont pas diagnostiquées. «Aucune étude épidémiologique n'a été réalisée jusqu'à maintenant dans notre pays pour connaître la prévalence exacte de toutes ces maladies rhumatismales», dira-t-elle. Elle précisera toutefois qu'une enquête sur ces maladies à l'échelle nationale a été lancée par le comité national de rhumatologie. Le poids de ces maladies est accablant pour les malades qui voient leur vie totalement chamboulée du jour au lendemain. C'est le cas de Abdelkader Benomar, cadre à Air Algérie et vice-président de la LAAR, atteint depuis quelques années de polyarthrite et venu témoigner de sa lutte contre cette terrible maladie. Les maladies rhumatismales sont nombreuses et leurs causes multiples. C'est pourquoi, leurs traitements sont différents. Les traitements actuels sont destinés principalement à soulager la douleur. Parmi les sommités internationales ayant pris part à cette rencontre, dans le cadre du symposium du laboratoire Roche, le professeur français Thierry Schaeverbeke, chef du service de rhumatologie du CHU de Bordeaux, a donné une communication sur la prise en charge pratique des patients sous Mabthera (Rituximab) pour le traitement de l'arthrite rhumatoïde. Ce traitement, un médicament hospitalier est disponible en Algérie depuis début 2007, améliore la réponse du malade à l'arthrite rhumatoïde avec une réduction de 70% des symptômes à l'issue de trois cures successives. A. B.