Photo : S. Zoheir Par Salah Benreguia Le constat est sans appel : en Algérie, pays en quête d'investissements et de développement tous azimuts de plusieurs secteurs d'activités, la bureaucratie est l'un des plus importants obstacles qui entravent le bon déroulement du processus de création d'entreprise. Les experts, indépendants ou sous la houlette de certains organismes et organisations patronales, convergent sur un point : même s'il y a des améliorations, la pratique bureaucratique et les lenteurs dans le traitement des dossiers de création d'entreprises ou de projets d'investissements existent toujours. Dans un environnement où les pratiques bureaucratiques sont légion, en plus des difficultés d'accès au foncier et au financement, enregistrer des résultats positifs en termes de performances économiques relève de l'imaginaire. Même quand certaines entreprises parviennent à réaliser une partie de leurs projets, la phase exploitation desdits projets n'est pas de tout repos, car souvent elle se heurte à de nombreux problèmes. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : les chefs d'entreprise estiment, à 43,9%, que le dossier administratif pour la création de l'entreprise «est complexe», 44,2% des opérateurs privés considèrent le dossier administratif complexe contre seulement 19% de ceux du public. L'autre constat est que dans les deux secteurs d'activités, public et privé, les délais de création d'une entreprise sont longs. En effet, les démarches administratives sont contraignantes pour un grand nombre d'Algériens en quête de création d'entreprise. Elles feraient même fuir les investisseurs étrangers qui ne souhaitent pas affronter la bureaucratie algérienne…Face à cette situation, le gouvernement tente, tant bien que mal, d'y remédier. L'exécutif actuel a reconnu l'existence de ces pratiques. Pour le Premier ministre, celles-ci sont un enfer pour beaucoup d'Algériens. Il a fait savoir que la priorité de son staff est «l'examen des dossiers relatifs à l'organisation de l'administration et la lutte contre la bureaucratie et l'amélioration des conditions de vie du citoyen». Il a promis que l'Etat s'attaquera à la corruption qui gangrène l'Administration algérienne, devenue le meilleur recours (la corruption) pour faciliter les démarches. D'ailleurs, Abdelmalek Sellal avait même annoncé que le gouvernement allait réviser le Code des marchés publics, notamment son article 2, pour «essayer d'assouplir davantage les transactions des entreprises publiques afin de leur permettre d'avoir le même dynamisme et la même chance de succès que les entreprises privées».