Photo : Sahel Par Badiâa Amarni Le secteur du commerce en Algérie subit de profondes mutations. Remplaçant les petits commerces du coin de la rue et étals de détail, des infrastructures commerciales de grande envergure répondant aux standards internationaux sont implantées, qu'elles soient l'œuvre d'investisseurs nationaux ou étrangers. Or, ces grandes surfaces commerciales nécessitent une main-d'œuvre qualifiée pour répondre aux exigences de la clientèle dont les habitudes de consommation ont également changé.Un débat a eu lieu, hier à l'hôtel El Aurassi, dans le cadre du 1er Colloque international sur le commerce de détail et les centres commerciaux, initié par la Chambre de commerce et d'Industrie Suisse-Algérie, sous le haut patronage du ministre du Commerce. Cette rencontre, organisée également en partenariat avec le Forum des chefs d'entreprise et la collaboration de la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie, se voulait un espace d'échanges d'expériences autour de ces infrastructures qui deviennent tendance.Le président de la Société des centres commerciaux d'Algérie, Alain Rolland, a présenté une communication intitulée «L'évolution du commerce de détail en réponse aux attentes du consommateur». Il a démontré comment le commerce s'est transformé de simples endroits où les clients faisaient simplement leurs achats en de véritables espaces où se sont invités loisirs et détente, voire des lieux de rencontres sociales et de communication. Cette évolution a été aussi rendue possible grâce à l'avènement de l'Internet et à la globalisation.Le conférencier n'a pas manqué de revenir sur la première expérience en Algérie dans ce domaine, à savoir le centre commercial de Bab Ezzouar, devenu en deux ans, un lieu de convergence de nombreux consommateurs algériens. Le consommateur algérien, d'ici 2025, «va contribuer à une amélioration qualitative des infrastructures en contraignant les opérateurs à investir davantage dans la qualité s'ils veulent rester attractifs et compétitifs». Dans la conférence de presse organisée, M. Rolland, qui est aussi le président de la Chambre de commerce et d'industrie Suisse-Algérie (Ccisa), dira que l'institution qu'il préside est prête à contribuer au développement de la formation dans le domaine de la grande distribution et des métiers de la vente qui fait actuellement défaut en Algérie. «J'espère que nous aurons le soutien du ministère du Commerce pour le développement de places d'apprentissage sur le terrain et former les jeunes destinés à ces métiers dans les lieux de vente», a-t-il déclaré. «On est prêts à prendre cet engagement en tant que Ccisa», ajoutera-t-il.Pour sa part, le secrétaire-général du ministère du Commerce, Zelmati Aïssa, a indiqué que son département s'est engagé à mettre en place la grande distribution pour répondre aux besoins légitimes des consommateurs. Actuellement, il existe quatre hypermarchés en Algérie et d'autres projets sont en cours. Ce responsable a également rappelé que son département s'apprête à lancer une étude sur le schéma national des infrastructures commerciales.Interrogé sur les franchises, M. Zelmati a fait savoir que «le législateur algérien n'a pas encore mis en place la règlementation nécessaire donc ce n'est pas à l'ordre du jour, mais ça reste à faire».A propos de l'informel et des informations qui circulent faisant état d'un recul de la part des pouvoirs publics, il a déclaré que l'Etat va de l'avant et que parmi les mesures prises la dernière instruction du Premier ministre adressée aux walis pour résorber les commerçants issus de cette activité et les intégrer dans le commerce formel en leur délivrant des cartes par les communes. «Il n'y a pas eu de marche arrière du gouvernement, ça va de l'avant et nous ferons tout pour que l'opération soit assurée», a conclu M. Zelmati.