Photo : Riad Par Abdelghani Aïchoun La crise qui secoue le Comité olympique algérien (COA), depuis plusieurs mois, ne connaît pas d'évolution pour l'instant. Même si les contestataires du président de cette instance, le Professeur Rachid Hanifi, ont déposé, il y a une semaine, une liste de signatures de deux tiers des membres de l'assemblée générale pour la convocation d'une AG extraordinaire, rien n'indique que l'on se dirige vers une telle réunion. Le président insiste sur le fait que rien ne l'oblige à la convoquer, d'autant plus qu'il ne reste que deux à trois mois pour l'organisation de l'AG élective. Personne parmi les responsables des différentes fédérations qui veulent écarter Hanifi, n'a pu nous renseigner sur la suite à donner si jamais il n'y a pas de réponse de la part de ce dernier en ce qui est de la convocation de l'AG extraordinaire. Les uns et les autres attendent pour voir. Ce qui est sûr c'est que le président du COA n'a pas répondu au courrier de ses contestataires, comme nous l'a d'ailleurs confirmé, hier, le président de la Fédération algérienne d'athlétisme, Badreddine Belhadjoudja. Bien évidemment, Rachid Hanifi n'est pas prêt pour accepter l'organisation d'une assemblée extraordinaire. «Qu'est ce qu'il y a de nouveau par rapport à l'AG ordinaire organisée il y a un mois exactement ?», nous a-t-il dit par téléphone. Selon lui, le débat autour de la crise du Comité olympique a été épuisé durant ce rendez-vous et il n'y a pas lieu de revenir dessus, «d'autant plus, précise-t-il, que l'AG élective devra intervenir dans deux ou trois mois». D'ailleurs, c'est à ce niveau que se pose le problème. En effet, du moment qu'on est qu'à quelques jours de la fin de l'actuel mandat, et que les élections pour le poste de président du COA et des membres de son bureau exécutif sont prévues dans deux ou trois mois -à la fin du processus de renouvellement de toutes les fédérations sportives- il est à se demander pourquoi les uns et les autres insistent pour l'organisation d'une AG extraordinaire. Pour rappel, lors de l'AG ordinaire du 24 novembre dernier, qui a été organisée, malgré le refus des contestataires auparavant, sur recommandation du CIO, et durant laquelle le bilan moral a été rejeté alors que le financier a été adopté, le vice-président, Hacen Bouabid, avait fait une proposition allant dans ce sens à savoir attendre l'organisation de l'AG élective du moment que sa date est toute proche. Un discours qui n'a pas été du goût de beaucoup de présents. A noter que Hanifi, qui avait annoncé d'ailleurs qu'il ne briguerait pas un autre mandat, a conditionné sa démission par le départ de tous les membres du bureau exécutif. «Je n'endosserais pas la responsabilité tous seul. S'il y a échec il est collectif. Donc s'il y a démission, elle doit être collective», a-t-il déclaré. Une proposition rejetée aussi, bien évidemment, même si actuellement certains membres se disent prêts à déposer leurs démissions. Les élections du COA devraient clore le processus de renouvellement des fédérations. En tous cas, il est clair que cet «empressement» à organiser l'AG extraordinaire, alors que ne restent que deux ou trois mois pour les élections, répond à d'autres considérations. Tout en indiquant qu'une telle question devrait être posée aux «contestataires», Hanifi est persuadé que cela obéit à une logique électoraliste. En effet, l'article 15 des statuts du COA stipule qu' «en cas de vacance définitive du poste de président du comité dument constatée par le comité exécutif, l'intérim de la présidence est assuré de plein droit par un vice-président selon l'ordre de préséance. Le chargé de l'intérim doit convoquer dans les 45 jours à compter de sa désignation une assemblée générale élective au poste de président du Comité olympique algérien pour le reste du mandat en cours». Mais dans le cas où une AG extraordinaire est convoquée, elle doit avoir lieu au mois de janvier, donc quand l'actuel mandat prend fin, certaines personnes seront tentées d'organiser, à partir de là, une AG pour désigner le président du COA pour le prochain mandat. En d'autres termes, comme cela a d'ailleurs été supposé par le Professeur Hanifi, «certains veulent organiser des élections avec l'actuelle composante, qui leur garantirai des voix». Attendre la fin du processus de renouvellement des instances sportives -la majorité des élections des fédérations auront lieu durant les mois de janvier et février, d'autant plus que le MJS a fixé la date du 28 février comme dernier délai- comporte le risque de voir des personnes «non acquises» arriver à la tête de ces fédérations. A signaler, par ailleurs, que l'ancien président du COA, Mustapha Berraf, n'a pas caché récemment son ambition de revenir à la tête de cette instance. Lors de l'assemblée générale ordinaire du 24 novembre dernier, il a tout fait pour que l'AG extraordinaire soit organisée le même jour afin de prononcer la destitution de Hanifi. Pour dire, en dernier lieu, que dans cette crise du COA les motivations des uns et des autres sont purement électoralistes et personnelles. Au point où il n'y a même pas le souci du risque que comporte une probable intervention du CIO dans l'affaire, celui d'une suspension qui plane sur le sport national.