Photo : S. Zoheir Par Karima Mokrani Les paramédicaux brandissent de nouveau leur plateforme de revendications et reprennent le chemin de la protestation. Hier, ils ont entamé une grève nationale de trois jours autour des mêmes revendications qui sont les leurs depuis le début des mouvements contestataires. Et le débrayage a été largement suivi sans qu'il n'y ait d'effet majeur sur le fonctionnement des services du moment que la prise en charge des hospitalisés s'est faite comme d'habitude, ainsi que l'accueil et le suivi des malades au niveau des urgences, selon les échos parvenues des différentes wilayas. La distribution des médicaments s'est faite aussi dans de bonnes conditions. Seules les consultations externes n'ont pas été assurées. Ce qui est, tout de même, un grand désagrément pour les citoyens qui se voient chaque fois obligés de reporter leur rendez-vous ou s'orienter vers des cabinets privés. Au CHU Mustapha, les grévistes se sont rassemblés le matin au niveau de la placette, sise en face de la direction générale et ont affirmé leur détermination à se battre pour la satisfaction de leurs doléances. Cette première action est de trois jours seulement mais elle risque de se transformer en grève cyclique s'il n'y a pas d'écho favorable à leur appel, menacent les protestataires. «S'il n'y a pas de réponse favorable à nos revendications, nous nous verrons dans l'obligation d'aller vers des grèves cycliques et peut-être même une grève illimitée» a affirmé Touri Kamel, représentant du SAP (Syndicat algérien des paramédicaux) au niveau du CHU Mustapha. Le représentant des infirmiers de l'un des plus grands hôpitaux du pays s'indigne notamment contre le mépris affiché par la tutelle à l'égard des revendications exprimées. Selon ses dires, il n'y a même pas de dialogue entre les deux parties, le nouveau ministre, Abdelaziz Ziari, n'étant pas très à l'écoute des travailleurs du secteur. Pour rappel, les paramédicaux réclament l'application des dispositions contenues dans le statut promulgué en 2011, en ce qui concerne, entre autres, le point stipulant le classement des infirmiers brevetés à la catégorie 10, ainsi que les primes de garde et de contagion : «rien n'est encore appliqué». Ils insistent aussi sur la progression de carrière pour les surveillants médicaux. Voilà qui annonce de nouvelles perturbations assez sérieuses dans le secteur de la santé, après une accalmie qui n'a duré que quelques mois. Les praticiens généralistes avaient observé une journée de protestation la semaine dernière et d'autres corps affirment leur intention d'occuper de nouveau le terrain de la protestation. C'est compréhensible si l'on en juge par les conditions déplorables dans lesquelles les différents corps exercent leur métier mais c'est très pesant pour les citoyens qui n'arrêtent pas de se plaindre de l'absence d'une prestation de qualité au niveau d'un grand nombre d'établissements à travers le pays.