Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani Les paramédicaux ont repris, hier, leur mouvement de grève illimitée. Le taux de suivi n'est pas aussi important que lors du dernier débrayage, mais la mobilisation des cadres syndicaux ne faiblit pas. Ils disent qu'ils se sont battus pour la promulgation d'un statut particulier qui répond aux aspirations de toute la corporation, il est donc impératif que les améliorations introduites dans le nouveau statut particulier, paru au Journal officiel n°17, profitent à tous. Ce n'est pas le cas des infirmiers brevetés inscrits à la catégorie 9. Le représentant du Syndicat autonome des paramédicaux (SAP) au CHU Mustapha d'Alger, Kamel Touri, affirme que les paramédicaux ont eu, effectivement, leur statut particulier et que ce dernier apporte des changements positifs pour la corporation, mais une partie de cette même corporation ne voit rien changer pour elle. «Dans le nouveau statut, paru au Journal officiel n°17, ce sont pratiquement tous les paramédicaux qui ont bénéficié d'un glissement de catégorie. Celui qui est à la 7 est monté à la 8, celui qui est à la 10 est passé à la 11, celui qui est à la 11 est passé à la 12, etc. Il reste un corps, celui des infirmiers brevetés. Ils sont à la 9 et n'ont pas basculé à la 10. C'est un corps qui est en voie de disparition. Ils doivent basculer dans le grade des diplômés d'Etat. Pour cela, ils doivent être soumis à un examen professionnel après cinq années d'expérience et suivre une formation d'une année. Leur nombre avoisine 38 000 au niveau national», explique le syndicaliste.Le SAP demande l'intégration de ces infirmiers au grade de diplômés d'Etat sans passer un examen ou faire l'objet d'une sélection. L'autre revendication des paramédicaux qui insistent sur le maintien de la protestation : la promulgation du régime indemnitaire. «Nous avons appris que la commission ad hoc regroupant le ministère de la Santé, celui des Finances et la direction de la Fonction publique se réunira aujourd'hui (hier ndlr) pour décider des montants d'indemnités. Rien d'officiel et rien de concret jusqu'à présent», rapporte M. Touri. Et ce dernier de souligner la nécessité de faire vite dans l'élaboration du nouveau régime indemnitaire, avec effet rétroactif à partir de janvier 2008. «Le ministre aurait dit que ce régime doit être prêt au plus tard le mois de juin prochain, sinon on risque de perdre tous nos droits. Je ne sais pas par rapport à quoi il a dit cela, mais cela semble être sérieux», confie notre interlocuteur.Autre raison derrière ce retour à la protestation, les sanctions infligées à quelques cadres syndicaux : «Lors de la réunion du 24 février dernier, entre le secrétaire général du ministère de la Santé et le président du SAP, il a été stipulé dans le dernier paragraphe du P-V que toutes les sanctions seront levées. Aussi, lors de son intervention à la radio, ce matin (hier), le ministre, Djamel Ould Abbès a déclaré qu'il a donné instruction à tous les directeurs des établissements hospitaliers de lever les mesures de suspension. Sur le terrain, des directeurs refusent d'appliquer l'instruction.» Quant à l'introduction du LMD dans la formation des paramédicaux, le représentant du SAP affirme son regret de constater que ce point n'est pas du tout mentionné dans le nouveau statut. «On ne le voit pas dans le statut», dit-il.La grève se poursuit pour une durée indéterminée, jusqu'à satisfaction des revendications citées précédemment. Du moins concernant la levée des sanctions prises à l'encontre de quelques syndicalistes, animateurs du mouvement protestataire.