De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
Les personnes âgées vivent dans leur propre monde. Un univers rarement paisible puisqu'il est empli de bobos générés par la vulnérabilité liée à l'âge. Pour la prise en charge des moyens importants sont revendiqués par la corporation médicale. Pour l'heure on ne voit rien venir. Moult fois la prise en charge de ce cette catégorie est évoquée dans le milieu médical. «La nécessité de créer des unités de gériatrie et l'introduction de cette spécialité dans le cursus d'études médicales sont obligatoires pour cerner au mieux les pathologies de ces sujets», déclarent les spécialistes. Le corps paramédical n'étant pas en reste. Il occupe une place importante, car en contact permanent avec les séniles. «Le malade présente plusieurs complications à la fois et doit donc être suivi par une équipe pluridisciplinaire. Ce qui n'est pas le cas actuellement dans les centres hospitaliers universitaires faute de moyens, mais aussi de ‘‘méthodes'' dispensée exclusivement aux pathologies du sujet âgé», ont laissé entendre des médecins et paramédicaux de la santé publique. Réaliser des unités est une bonne idée inscrite sur le calepin du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Toutefois en amont, selon des observateurs, des formations spécialisées sont primordiales pour faire fonctionner en harmonie ces futurs hôpitaux. Ce qui conforte la thèse de la «reconnaissance et la promotion de la gériatrie comme discipline médicale à part entière». La loi de 2010 sur la protection des personnes âgées semble battre de l'aile. Certains voient en elle un alinéa sur papier sans plus. «Elle n'est pas appliquée sur terrain sinon comment expliquer la déperdition dans la prise en charge», s'interroge un paramédical. Le manque de structure gériatrique et d'un staff spécialisé laisse perplexe les divers intervenants dans la chaîne de soins. Une déficience qu'il faudra corriger afin de ne pas malmener davantage les personnes âgées déjà fragilisées par diverses maladies, dont l'Alzheimer et l'hypertension artérielle. Des multiples appels se relayent. En vain. La situation n'a pas changé d'un iota, «probablement la nouvelle composante ministérielle exhumera prochainement ce dossier sensible et lui accordera de l'importance. On demeure en retard par rapport à d'autres pays en ce qui concerne cette question de gériatrie», a-t-on signalé du côté des hospitaliers. Souvent hébergées dans des centres d'accueils Diar Errahma (actuelle tendance sociale avec le bouleversement des mœurs et du mode de vie), les personnes du troisième âge nécessitent une attention particulière pour être soignées, sur place de préférence sinon en créant des centres de soins de jour. Des insuffisances énormes sont constatées au niveau de ces résidences. Au plan chiffré l'Algérie comptera près de 9 millions de personnes âgées d'ici 2030, représentant environ 22% du total de la population. Un indicateur à prendre au sérieux au fur et à mesure des années. Les pathologies du sujet âgé sont désormais un fardeau de la santé publique.