Avec tous les événements qui entourent, actuellement, l'économie mondiale, les regards sont braqués vers les prix du pétrole, un élément crucial et déterminant pour de nombreux pays, dont l'Algérie. Si les cours, en 2012, ont été relativement stables, oscillant entre 90 et 125 dollars le baril, selon des statistiques, pour l'année qui s'annonce les prévisions foisonnent et les analystes restent prudents dans leurs calculs. Les prix de l'or noir ont eu déjà à subir leur premier test, après l'accord passé aux Etats-Unis pour éviter l'entrée en vigueur d'une cure d'austérité forcée, synonyme d'un risque de récession de l'économie américaine. La réaction ne s'est pas faite attendre puisque, suite à cet accord trouvé par le Congrès, les cours du brut ont grimpé légèrement, à New York à leur plus haut niveau depuis deux mois et demi (92,85 dollars), et à Londres au plus haut depuis un mois (112,11dollars). Il ne s'agit pour le moment que d'un premier test, en attendant la réaction du marché pétrolier face à la situation en Europe, où la crise bat son plein, et les facteurs géopolitiques, particulièrement la situation au Proche-Orient. Mais, globalement, les analystes s'accordent à dire que le marché pourrait garder les mêmes tendances que celles de l'année dernière. Les analystes de Goldman Sachs, rapportés par l'APS, anticipent déjà un baril de Brent à 110 dollars en 2013, soit la même moyenne de prix enregistrée pour ce brut durant les 18 derniers mois. «Les prix du Brent sont suffisamment élevés pour inciter l'offre mais pas au point de nuire à la reprise économique mondiale», relève la banque d'investissement américaine. Cependant «compte tenu des capacités de production excédentaires de l'Opep, relativement faibles, et des tensions persistantes sur le programme nucléaire de l'Iran, les prix de pétrole resteront biaisés à la hausse», commente Goldman Sachs. «Nous continuons à croire que les prix vont être négociés autour de cette fourchette. Bien que les prix du pétrole devraient rester modérés, les risques sont orientés à la hausse, avec peu de place à l'erreur», soulignent, de leur côté, les analystes de Morgan Stanley. D'autres observateurs poussent un peu plus loin cet optimisme pour prévoir un baril à plus de 120 dollars. C'est le cas notamment de la Commerzbank ou de la Barclays. Cette dernière table même sur un niveau de 125 dollars. Cette banque britannique estime que les facteurs géopolitiques, essentiellement la situation au Moyen-Orient, sont en mesure de dicter les prix de brut sur les marchés internationaux en 2013. Quant à la Commerzbank, celle-ci relativise cet «optimisme du marché sur les perspectives de l'offre de brut». «Le marché est donc susceptible de se resserrer au cours de 2013. On peut se demander si l'offre sera étonnamment positive» pour 2013, s'interroge la banque. Cependant, en dépit de cet élan d'optimisme, les effets de la crise en zone euro pourraient remettre en cause une probable reprise de l'économie mondiale. Ce qu'a d'ailleurs reconnu la chancelière allemande, Angela Merkel, cette semaine, reconnaissant que l'environnement économique sera «plus difficile» en 2013 qu'en 2012. S. B.