Photo : Sahel Par Samira Imadalou Dénommée «Renault Algérie production», la société détenues à hauteur de 49% par le groupe français Renault, de 34% par la Société nationale de véhicules industriels (Sniv) et de 17% par le Fonds national de l'investissement (FNI) sera créée dans les tout prochains jours, probablement avant la fin du mois de janvier. C'est ce qu'a indiqué, hier, le président de la SGP-Equipag, M. Bachir Dihimi lors d'une conférence de presse organisée conjointement avec les représentants des actionnaires de ce projet de partenariat ; la première voiture Renault, le dernier modèle de la Symbol sortira de l'usine d'Oued Tlillet (Oran) en novembre 2014, c'est-à-dire dans 22 mois. Au démarrage, l'usine produira 25 000 véhicules. Le projet en question sera mené en plusieurs phases selon les explications fournies par le directeur adjoint de programme gamme Entry chez Renault, M.Arnaud Jaegger qui précisera que la première phase de montage coûtera au total 50 millions d'euros. «On a étalé l'investissement en fonction des différentes étapes du projet. La première étape tourne autour de 50 millions d'euros d'investissement, les étapes suivantes tournent autour de plusieurs centaines de millions d'euros. Le chiffre d'un milliard pour l'ensemble du projet n'a jamais été donné. On ne peut pas donner de précisions sur le montant de l'investissement», a déclaré à ce sujet le représentant de Renault, reçu hier par le ministre de l'Industrie de la PME et de la Promotion de l'Investissement, M. Chérif Rahmani. L'opération de montage, considérée comme un passage obligé et non «une fin en soi», selon M. Dihimi et qui sera couronnée par la sortie de la première voiture Renault de l'usine d'Oran en novembre 2014, verra en parallèle le lancement d'une autre étape. Celle de la mise en place d'une usine de tôlerie et de peinture avec un taux d'intégration de 42%. S'étalant sur 36 mois, cette phase sera marquée par la fabrication de deux autres modèles en Algérie où la production connaîtra une augmentation des capacités au fil des ans. Et arriver ainsi à la phase d'exploitation (de 60 mois) vers 2019/2020 à produire 15 véhicules par heure soit 75 000 unités/ an. «On a déjà tracé la feuille de route qu'on a bien discuté avec le ministre M. Rahmani», a encore indiqué M. Jaeger qui relèvera l'importance du projet pour Renault. Ce dernier a par la même occasion affiché l'engagement de l'entreprise à apporter son savoir faire pour le développement de l'industrie automobile en Algérie. «Des phases d'apprentissage s'étalant sur plusieurs mois sont prévues dans le cadre de ce projet. L'existence d'un centre de formation à proximité du site choisi pour l'usine facilite l'opération. Le ministère de la Formation professionnelle a été sollicité à cet effet selon le président de la SGP-Equipag qui mise justement sur la mise en place d'un réseau national de sous traitance. «Ce projet va faire rentrer par la grande porte le développement de la sous-traitance en Algérie», dira t-il. Et de préciser que pour l'heure, 51 entreprises ont été identifiées pour apporter la contribution dans cette usine. Au sujet de la clause des trois années d'exclusivité contenue dans l'accord, le représentant de Renault dira clairement que l'entreprise aurait souhaité arracher plus. «C'est fragile, une industrie qui démarre a besoin de sérénité. Trois ans, c'est moins que ce que qu'on souhaitait avoir au départ. C'est ce que nous avons réussi à négocier avec M. Rahmani. Je précise qu'il ne s'agit pas d'une exclusivité commerciale», expliquera M. Jaeger. A titre de rappel, l'accord portant sur l'installation d'une usine du groupe français en Algérie a été négociée pendant de longues années avant d'être signé en décembre dernier à Alger, en marge de la visite du président, François Hollande, en Algérie. S. I.
La Snvi et le FNI misent sur le projet Renault Pour le P-dg de la Société nationale des véhicules industriels (Snvi), M. Hamoud Tarzouti, le projet de réalisation d'une usine Renault en Algérie vient en complément de l'industrie des véhicules industriel. Ce qui va enrichir selon lui l'expérience de la Snvi qui n'a pas de technologie et savoir faire dans les véhicules particuliers. «Nous comptons sur Renault pour se lancer dans ce créneau», dira M. Tazrouti dont l'entreprise a reçu, mardi dernier, la visite d'une délégation du groupe Daimler dans le cadre des projets de partenariat algéro-émirati-allemands pour le développement de l'industrie mécanique sous la marque du groupe allemand Daimler (Mercedes). Renault est donc le deuxième projet du genre dans lequel se lance la Snvi avec une participation de 34%. Le Fonds national de l'investissement (FNI) avec une contribution de 17% intervient pour sa par dans d'autres secteurs. «Nous intervenons dans huit portefeuilles», dira à ce sujet M. Hacene Hadda, premier responsable du FNI citant comme exemple, l'agriculture, l'agroalimentaire et les services. Et d'ajouter «le Fonds n'a pas vocation de rester. J'espère que Renault sera coté à la Bouse d'Alger». A titre indicatif, le FNI vient en remplacement de la Banque algérienne de développement (BAD). Il a pour mission fondamentale de concourir au financement des investissements productifs, et à la mise en œuvre des plans et programmes d'investissement, en vue de la réalisation des objectifs de développement économique du pays. D'où son engagement dans le projet Renault.