Photo :S. Zoheir De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
La wilaya occupe la première place à l'échelle nationale en matière de raccordement en énergie électrique et gaz. Une performance qui pourtant ne se fait pas sentir avec la même «chaleur» dans tous les foyers. Il est des villages toujours en quête de volume de gaz pour se réchauffer. Alors que d'autres attendent la fin des études de Sonelgaz pour être joints. En cette fin 2012, plusieurs foyers ont bénéficié du gaz naturel, mais le plus dur persiste au niveau des hameaux, au site difficile à franchir, où les études piétinent. Le taux de couverture en gaz naturel est de l'ordre de 84% et devra atteindre la barre des 90% d'ici 2014, souligne le directeur de l'énergie et des mines de la wilaya de Constantine, M. Bouzidi. La région a vu le raccordement de 50 000foyers depuis 1999, date coïncidant avec les programmes de relance économique et de soutien à la croissance édités par le président de la République. Malgré tous les efforts déployés par l'Etat et les montants déboursés, il reste des points névralgiques à aplanir dans quelques zones reculées. Pourtant il y a trois années les services rassuraient sur une couverture sans failles en matière de gaz et d'énergie électrique, au point de sacrifier les bouteilles de gaz dans un temps minime, voir record. C'est-à-dire au terme du quinquennat 2005-2009. Il n'en fut rien, certaines entraves sont venues retarder les projets d'alimentations. «Des retards de raccordements sont strictement liés à la nature des sites sur lequel des maisons ‘précaires' sont érigées, ce qui complique le travail des équipes. En plus il fallait recenser toutes les familles qui y vivent», explique un agent de cette entreprise publique. N'empêche que des solutions apportées en relief difficile sont envisagées au fur et à mesure pour doter les foyers subsistant en cette substance vitale. Les dernières opérations de la DEM font état d'un raccordement de 150 familles restantes en suspens au titre du programme quinquennal (2005-2009). Ainsi les familles du village de Ras el Aïn de 120 habitations (Messaoud Boujdjeriou) et la cité dite «Cinq» au quatrième kilomètre, 30 toits en seront dotés en début de l'année 2013. Au mois de décembre écoulé, les cités de Kadri et de Guetar el Aich, totalisant 140 foyers, ont été raccordées au gaz naturel, précise la direction des mines, ajoutant que «200 maisons situées à Chaâb Ersas, près du chef-lieu et à Mechta Abbas dans la localité d'Ibn Ziad, en ont été servies». Rude, l'hiver passé aura laissé des séquelles chez quelques familles isolées tels le cas de Kef Lekhel à Djebel Ouahch où des personnes étaient quasiment isolées en raison des neiges. Sans le salut des services combinés (Armée et Protection civile), des drames seraient survenus. Depuis cette mésaventure, les responsables locaux n'ont cessé de multiplier des conclaves en vue d'apporter des solutions à long terme à commencer par revoir la copie du Centre d'enfûtage de Bounouara qui devra assurer une bonne distribution en bonbonnes et, notamment la répartition des réseaux de distribution à travers les 12 communes. Ayant assuré une livraison ininterrompue durant l'hiver passé avec, parfois, 7 000 bonbonnes de gaz/jour distribuées à l'ensemble des municipalités, le Centre, en dépit, a permis, à quelques entraves, aux populations de se chauffer. Pour mieux appréhender la saison les diverses municipalités ont été sommées de dégager des espaces de stockage pour anticiper sur une distribution rapide de bonbonnes. Des comités de quartiers sont entrés en action. Mais les latences administratives au niveau de quelques agglomérations ont fait piétiner cette vision préconisée par les autorités locales, la société Naftal et, ce, en collaboration avec la direction des mines et de l'énergie. Les dépôts n'ont pas vu le jour dans la majorité des localités faute d'une stratégie communale déquate pouvant s'acquitter des quantités de bouteilles en butane, témoignait dernièrement le responsable du service commercial de la firme en question sur la chaîne de télévision régionale. Tel est le plan de prévention qui n'a pas été suivi et que les pouvoirs publics devraient aplanir avec d'autres variantes pour prémunir les populations isolées contre la rudesse de l'hiver. Un substitut : des bourgs mal en point ont proposé aux responsables commerciaux de gérer les points de vente programmés. Pour ce faire des espaces de ramassage sont obligatoires pour permettre aux distributeurs de suivre un itinéraire simple et efficace prenant en charge les foyers concernés. Une option qui interpellera les associations et comités de quartiers des Mechtats et villages enclavés. La leçon de l'hiver passé semble avoir été retenue à moitié sinon les APC de la wilaya auraient enclenché le plan d'urgence en déployant autant de forces et d'idées pour faciliter l'approvisionnement en gaz. Pour l'heure, Constantine n'a pas connu les neiges de l'année passée, mais le froid y sévit.