La crise financière mondiale et ses répercussions sur le secteur de la sidérurgie et la métallurgie a été au centre d'une journée d'étude organisée, hier, en marge du Salon international Metalex dédié justement à cette filière. Animée par des experts et professionnels de ce secteur industriel stratégique, cette rencontre sous forme d'un débat a eu pour objectif d'apporter des éclairages sur la situation de la sidérurgie et de la métallurgie, notamment en Algérie et dans le monde arabe, à la lumière de la crise financière internationale. D'emblée, M. Irzi a expliqué que le débat choisi est plus que jamais d'actualité et le but est d'essayer d'apporter, aussi modestement que possible, des éléments de réponse à cette crise qui secoue de plein fouet cette filière. M. El Aïd El Achkar, secrétaire général de l'Union arabe du fer et de l'acier, et pour donner un aperçu sur cette filière, a avancé des statistiques concernant les pays arabes. Selon lui, à la création de l'union, la production des pays arabes ne dépassait pas 1,5 million de tonnes dans ce domaine pour atteindre aujourd'hui 25 millions de tonnes. Ces performances ne représentent que 1,5 à 2% du marché mondial. Les consommations arabes, quant à elles, s'élèvent à 30 millions de tonnes annuellement. M. El Achkar a également souligné que le marché arabe est porteur et que la demande est aujourd'hui plus importante que l'offre. Sur la crise économique et ses répercussions sur le monde arabe, l'intervenant dira que ce dernier sera touché et cela est vérifiable à travers les diminutions constatées dans la production et les programmes à réaliser. M. El Achkar fera savoir que la rencontre d'aujourd'hui va nous permettre de débattre et d'essayer de trouver des solutions et des remèdes pour une sortie de la crise. Lui emboîtant le pas, M. Messaoud Chettih, ex-P-DG de Sider, a souligné que la sidérurgie en Algérie est concentrée actuellement dans le complexe d'El Hadjar, mais que d'autres grands projets seront lancés. Il s'agit du groupe El Izz d'Egypte qui compte investir en Algérie pour une capacité de 1,5 million de tonnes par an, en plus d'Arcelor Mittal et d'un autre grand investisseur turc. Ces investissements vont permettre de renforcer cette filière et d'augmenter la production nationale. Sur l'impact de la crise sur El Hadjar, M. Chettih dira qu'il est négatif sur la trésorerie du fait qu'il y a eu des importations lorsque la tonne du rond à béton était de 1 500 dollars sur le marché mondial. Des prix revus à la baisse en septembre pour atteindre les 500 dollars. A la question de savoir si la privatisation d'El Hadjar répond aux attentes algériennes, l'ex-P-DG de ce grand complexe algérien a donné son appréciation personnelle en disant qu'il est difficile d'y répondre. Il fera savoir que l'investissement dans la réalisation d'un laminoir de rond à béton a permis de satisfaire la demande de 400 000 tonnes supplémentaires. Cela étant, le complexe souffre de plusieurs difficultés, à savoir l'absence de reconstitution de l'expertise depuis la réduction des effectifs, de même que la vétusté des installations. Ce qui nécessite des efforts supplémentaires dans ce domaine. B. A.