Le secteur de la métallurgie et de la sidérurgie est frappé de plein fouet par la crise financière mondiale. Les répercutions sont actuellement palpables en Algérie. Sauf que pour l'Algérie, le consommateur est, sans l'ombre d'un doute, le seul à bénéficier de cette conjoncture, étant donné que, concernant le rond à béton, les prix sont revus à la baisse. Cependant l'impact négatif se répercute, notamment, sur ArcelorMittal Algérie qui est obligé de baisser les prix. En effet, le géant a acheté les matières premières, les mois écoulés à des niveaux de prix très élevés, alors qu'actuellement les prix ont connu une chute vertigineuse. Ce qui fait que la marge est pratiquement nulle du moins jusqu'à la résorption du stock. Dans le même contexte, l'onde de choc a secoué également les importateurs algériens qui ont importé des quantités assez importantes, avant l'accentuation de la crise financière mondiale, à des prix très élevés sur les marchés internationaux. Ils avoisinent les 1500 dollars la tonne. Actuellement, la quantité stockée pose problème pour les importateurs qui sont dans l'obligation de vendre à des prix réduits vu le contexte international marqué par la récession des économies, qui a provoqué la chute des prix des matières premières, notamment en ce qui concerne la métallurgie. Dans cette conjoncture, le plus grand bénéficiaire est le consommateur, compte tenu de la baisse des prix. C'est du moins ce qui ressort d'un point de presse animé, hier, par M. Aid El Achkar, secrétaire général de l'Union arabe du fer et de l'acier (UAFA), M. Chettih Messaoud, ex-P-DG de Sider et expert dans le secteur, ainsi que M. Mérad Brahim, vice-président de ArcelorMittal Algérie. Un point de presse qui s'est déroulé en marge de la tenue du premier Salon international de l'industrie de la sidérurgie, de la métallurgie et de la transformation (Métalex) qui s'est ouvert depuis hier et ce jusqu'au 18 novembre au Palais des expositions (Pins maritimes), à Alger. "Métalex est un carrefour d'échanges entre les opérateurs et les professionnels dans le domaine. La participation est très modeste, mais le plus important pour nous, c'est la présence des experts et la participation des grandes pointures de ce domaine", a indiqué M. Saïd Irzi, directeur du Salon. Selon lui, la tenue de la première édition de ce salon sera une opportunité de faire valoir le potentiel et les capacités de production, de même qu'il devra contribuer à mettre en évidence les opportunités d'investissement dans un domaine qui reste très peu développé, aussi névralgique soit-il. Par ailleurs, il est important de souligner que les organisateurs ont attribué le manquement des exposants à ce salon, à la tenue en parallèle et au niveau du même endroit trois autres salons. En outre, "Métalex n'est qu'à sa première édition. Les industriels ont tendance à jeter le doute sur les nouveaux salons. Pour nous, on est totalement satisfaits en dépit de toutes les lacunes", a ajouté M. Irzi. Concernant, la situation du secteur dans la région arabe, selon le SG de l'UAFA, il ressort une faible exploitation des potentialités sachant que les capacités théoriques installées sont de l'ordre d'un peu plus de 25 millions de tonnes de fer, ne représentant que 2% de la production mondiale évaluée à 1,3 milliard de tonnes. Les pays arabes, qui ambitionnent d'élever leur niveau de production à 30 millions de tonnes d'ici 2010 consomment actuellement 30 millions de tonnes et importent 35 millions de tonnes de fer soit 32 milliards de dollars. L'Algérie qui est parmi les premiers pays arabes à avoir construit une industrie sidérurgique, produit actuellement 1 million de tonne de fer au complexe d'El Hadjar alors que ses besoins sont estimés à près de 4 millions de tonnes. Le déficit en production, entre 2,5 à 3 millions de tonnes, est ainsi importé. L'Algérie dont les réserves recensées au niveau des mines de Ghar Djebilet et Mechri Abdelaziz sont évaluées à 30 milliards de tonnes. A ce titre, le salon organisera aujourd'hui une conférence de presse sous le thème de l'industrie de la métallurgie et la sidérurgie face à la crise financière mondiale.