Comme attendu, la communauté internationale épargne l'Etat sioniste agresseur de la Syrie. Pour elle, nul doute. La Syrie a provoqué son agression. Damas voudrait selon la logique occidentale transférer son armement nucléaire au Hezbollah. Et c'est ainsi que l'on légitime le raid israélien. La victime devient bourreau et l'agresseur était en légitime défense ! La Maison Blanche a néanmoins mis en garde la Syrie. «Il ne faut pas que la Syrie déstabilise encore plus la région en transférant des armements au Hezbollah», a dit Ben Rhodes, conseiller adjoint à la sécurité nationale du président Barack Obama. L'Etat sioniste, contrairement à ses habitudes, a gardé le silence entretenant le doute sur la véracité de l'information répercutée par le régime. Un député du Likoud, proche du Premier ministre israélien sortant, Benjamin Netanyahu, a justifié l'agression sans la reconnaître ouvertement. «Israël a toujours dit que si des armes sophistiquées en provenance d'Iran, de Corée du nord et de Russie tombaient dans les mains du Hezbollah, une ligne rouge serait franchie», a-t-il soutenu. Tout est dit. Il ne restait au secrétaire général de l'ONU que de se déclarer «sérieusement inquiet» des informations sur le raid israélien en Syrie, tout en précisant ne pas être en mesure de les vérifier. Pourtant le Liban s'était officiellement plaint, la journée du mercredi, d'un survol intensif de ses airs par l'aviation israélienne. Mais la communauté internationale s'obstine à ne voir que ce qui arrange sa ligne de conduite. La Russie, qui n'avait toujours pas de confirmation sur l'information, a dit, quand à elle, qu'elle condamnerait ce raid si «l'information était avérée». La ligue arabe, qui semble réaliser du coup le danger de cette agression manifeste, n'a pas trouvé, comme à son accoutumée, mieux que de condamner «une violation flagrante de la souveraineté d'un Etat arabe». L'agression israélienne intervient, faut-il le souligner, au moment où Ahmed Moaz al-Khatib s'est dit prêt à ouvrir des négociations directes avec le régime d'Al Assad. M. Khatib a accusé, par ailleurs, le régime de passivité face au raid sioniste. Pour rappel, la Syrie a annoncé, mercredi, que l'aviation israélienne avait mené un raid contre un centre militaire faisant deux morts et détruisant la moitié de l'installation. Pour l'ambassadeur de Syrie à Beyrouth, Ali Abdel Karim Ali, la Syrie se réserve le droit de répondre «par surprise» à cette «agression sioniste» condamnée par les deux alliés indéfectibles de Damas, le Hezbollah et l'Iran. Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian a d'ailleurs mis en garde contre les «graves conséquences pour Tel-Aviv» après le raid, sans autre précision. Une chose est certaine. L'agression sioniste sur la Syrie risque d'embraser la région. G. H. /Agences