Photo : M. Hacène Par Badiaa Amarni «Nous souhaiterions faire le focus sur la production industrielle d'autant plus que l'importation chez nous est trop importante par rapport au marché du pétrole qui commence à décliner. Il est extrêmement important maintenant pour le gouvernement d'avoir un secteur industriel qui puisse rapidement commencer à produire sur le plan local.» C'est en ces termes on ne peut plus clairs que le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, s'est exprimé sur la stratégie algérienne dans le domaine industriel consistant à encourager la production nationale, voire la relancer. C'était en marge de l'inauguration, hier à la Safex, du 3ème Salon professionnel international de l'industrie «Alger Industries» auquel prennent part pas moins de 160 exposants nationaux et étrangers.M. Temmar, en réponse encore une fois à une question relative à l'industrie automobile en Algérie, dira que «le gouvernement a l'intention ferme de mettre en place cette industrie qui concernera l'automobile de grande consommation [véhicule touristique] ainsi que les grands véhicules industriels et intermédiaires». «C'est une décision politique et non celle de Temmar», a tenu à clarifier le ministre. Bien évidemment, «le lancement de cette production fera recours aux sous-traitants nationaux», a-t-il précisé. «Nous n'allons pas amener de la sous-traitance de l'extérieur», a-t-il lancé. Selon le ministre, «l'industrie automobile est très complexe, et pour cela il faut aller graduellement, quitte à commencer par le montage d'abord, ce qui est une possibilité». Et de poursuivre qu'«il est impossible que la politique de l'Algérie dans ce domaine puisse reposer seulement sur le montage mais elle ira loin pour fabriquer une voiture où le savoir-faire national entrera à hauteur de 30, 40 ou 50% suivant nos capacités et le développement de notre secteur industriel». Le ministre n'a pas manqué à ce sujet d'expliquer que les sous-traitants ont déjà été réunis. «Nous possédons toutes les statistiques les concernant et jusqu'aux moyens dont ils disposent dans le domaine de l'automobile.» Sur la décision de l'Etat d'injecter de l'argent dans certaines entreprises publiques pour les redresser, M. Temmar a précisé que «cette décision a été étudiée et analysée et vise à relancer la production nationale». Il revient sur l'ouverture au maximum de notre économie pour drainer des investisseurs. Ces derniers «n'ont malheureusement pas investi dans les secteurs souhaités». Partant de ce fait, et parce qu'en plus «le secteur privé ne s'aventure pas toujours dans les domaines importants de l'industrie» pour permettre la croissance économique, l'intégration régionale et la compétitivité de l'Algérie, le gouvernement a décidé, dira Temmar, «des opérations visant à relever les secteurs industriels, créer de l'emploi et faire démarrer la machine industrielle nationale». D'où la décision «de revoir le secteur public et d'identifier les industries les plus importantes telles que l'électronique, l'électromécanique, la pétrochimie, la mécanique et, peut-être le transport aérien, à l'avenir». Le but étant d'aider tous ces secteurs à se développer, le gouvernement n'est pas resté les bras croisés attendant que le secteur privé se décide. Faut-il signaler qu'en marge de cette manifestation organisée par Batimatec Expo qui se poursuivra jusqu'au 21 octobre prochain sera organisée une conférence sur la compétitivité des entreprises le 20 du mois en cours.