L'organisation de la conférence islamique (OCI) a mis en garde contre le danger que représente le peuplement juif sur l'avenir de la question palestinienne, estimant qu'il entrave la concrétisation d'une paix juste, globale et durable qui permettrait l'édification d'un Etat palestinien indépendant, viable et souverain sur les frontières de 1967. «La construction des colonies constituent un problème stratégique dans le conflit et menace l'avenir de la question palestinienne», indique la «feuille de route sur les colonies» présentée lors du 12e sommet de l'OCI qui s'est ouvert samedi dernier au Caire et où il se poursuit jusqu'à jeudi prochain. «L'objectif de ces colonies est de modifier le paysage démographique sur le terrain afin d'annexer plus de 50% de la Cisjordanie à Israël, de maîtriser le déplacement des Palestiniens, de maintenir la dépendance de la Cisjordanie à l'économie israélienne, d'isoler la ville d'El-Qods occupée et de sa banlieue de son environnement palestinien et d'implanter une majorité de population juive», selon le même document. La feuille de route souligne qu'Israël a implanté jusqu'à 2012 près de 300 000 Israéliens dans 16 colonies à l'intérieur et dans la périphérie des quartiers arabes dans la ville d'El-Qods-Est ce qui équivaut au nombre des citoyens palestiniens à El-Qods-Est occupée. Le document fait également état de l'exécution du plan 2020 qui traduit les décisions du gouvernement israélien et de sa politique systématique d'isoler la ville d'El- Qods de l'environnement palestinien, de créer de nouveaux quartiers juifs et d'intensifier la densité populaire juive dans les quartiers existants, l'objectif étant d'atteindre 38 949 nouveaux logements avec une hausse de 80% du taux actuel pour atteindre 87 666 logements dans El-Qods-Est à l'orée 2020. Dans sa tentative d'implanter le plus grand nombre de colons juifs dans la ville d'El-Qods depuis 1967, Israël a détruit quelque 3 200 maisons palestiniennes dans El- Qods-Est, retiré le droit de résidence à 14 084 citoyens palestiniens et isolé 80 000 Palestiniens au delà du mur de séparation érigé autour d'El-Qods-Est, souligne le document. La feuille de route ajoute qu'Israël se propose d'augmenter le nombre de colons dans la ville d'El-Qods pour atteindre 600 000 à l'orée 2020 et de diminuer le nombre des Palestiniens dans la même ville à 30% afin qu'il ne dépasse pas 380 000 habitants. Israël occupe 62,9% des territoires de la Cisjordanie. Il a consacré, depuis sa colonisation en 1967, 46% de ces territoires à l'expansion des colonies portant ainsi le nombre des colons israéliens de 5 000 en 1968 à 650 000 en 2012. 35 000 colons vivent dans 145 colonies et 125 foyers de colonisation implantés dans les territoires palestiniens occupés, y compris à El-Qods-Est, et 300 000 dans 16 autres colonies implantées aux environs d'El-Qods et à l'intérieur des quartiers arabes à El-Qods. Le document considère le mur de séparation qu'érige Israël depuis 2000 et qui s'étale sur 703 km et 9 mètre de hauteur, comme l'une des plus dangereuse forme de colonisation, en ce sens qu'il traduit une politique de spoliation des terres palestiniennes, isole 120 000 palestiniens de 28 quartiers des autres quartiers palestiniens, prive près de 12,4% de Palestiniens d'exploiter leurs terres agricoles, détruit environ 1 000 habitations palestiniennes et déracine à terme plus d'un million d'arbres. Il prévoit également d'annexer à Israël des territoires palestiniens où sont implantées 109 colonies. Les Nations unies avait adopté le 9 juillet 2004 une décision sur l'illégalité du mur d'apartheid après que la Cour internationale de Justice (CIJ) eut déclaré dans son avis consultatif que le mur de séparation était illégal. S'agissant de l'impacte économique de la colonisation, le document souligne que les pertes économiques palestiniennes générées par la poursuite de la colonisation israélienne étaient estimées à 6,897 milliards dollars par an du fait notamment de la confiscation des ressources naturelles, la détérioration de l'environnement, l'affaiblissement de la capacité de production de l'économie palestinienne, la privation d'exploiter des terres et de la dépendance de l'économie palestinienne vis-à-vis d'Israël. Les forces d'occupation israéliennes contrôlent la majeure partie des eaux souterraines en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza, estimées à 734 millions de m3, dont seulement 32% sont exploitées par les Palestiniens, alors que le reste est drainé depuis les terres palestiniennes vers Israël. Le document a présenté une série de recommandations à la session appelant à l'intensification des démarches pour faire face à la politique de peuplement à travers l'exploitation de la position politique internationale favorable aux droits du peuple palestinien dans les fora internationaux en coordination avec l'Union européenne et l'Union africaine en vue d'adopter des positions unifiées vis-à-vis de la politique de colonisation israélienne. Le sommet de l'OCI a décidé de consacrer la séance de demain soir à la Palestine, à la situation dans les territoires occupés et la campagne de colonisation sans précédant menée par les forces d'occupation israéliennes dans les territoires occupés notamment après l'adhésion de l'Etat de Palestine aux Nations unies en qualité d'observateur. APS