Le président du conseil national de l'Ordre des médecins, e Dr Mohamed Bekkat Berkani, plaide pour l'organisation des assises nationales sur la situation de la santé en Algérie. Le Dr Bekkat a dressé un tableau noir sur la médecine dans notre pays en affirmant que ce secteur connaît des problèmes énormes, souffre de divers handicaps et dysfonctionnements ayant afflué négativement sur la prestation médicale au niveau des établissements hospitaliers. Le Dr Bekkat évoque l'importance de l'organisation de ces assises qui redéfiniront, selon lui, le rôle de chaque intervenant et traceront une politique à long terme au secteur. «Nous ne sommes pas un syndicat, mais nous demandons la valorisation de la médecine en Algérie dans la mesure où la santé est un acquis constitutionnel qu'il faut préserver et sauvegarder. Aujourd'hui, le système de la santé ne fonctionne plus et reste incapable de répondre convenablement à la mission qui lui a été confiée. Tout cela a fait que tout le monde se plaint et se trouve dans le désarroi : le malade est pénalisé, le médecin est maltraité et voit ses droits bafoués, le système de médicaments est inefficace et les établissements sanitaires sont dans une situation lamentable», a-t-il affirmé. Pour lui, l'organisation des assises nationales de la santé va permettre d'élaborer «un programme du secteur sur une période de dix ans, d'examiner la situation de la production et de l'importation des médicaments et de voir la situation de tous les praticiens du secteur, quel que soit leur rôle». Consensus vital Il précise que cette proposition a été émise depuis plusieurs années par l'Ordre des médecins pour mettre fin à la cacophonie que connaît le secteur, «mais nous n'avons eu aucune réponse favorable allant dans le sens de la maturation de l'idée et de la concrétisation des objectifs recherchés», a-t-il souligné. Il précise que l'objectif de ces assises est «de trouver un consensus national qui résisterait aux changements politiques». Le Dr Bekkat affirme, dans le même contexte, que la deuxième session du conseil national de l'Ordre des médecins, qui aura lieu demain à Alger, va se pencher sur la problématique de la situation de la santé. Cette session sera consacrée à l'examen des conflits sociaux observés dans le secteur. Pour cela, les travaux seront ouverts par les interventions des deux présidents des syndicats des praticiens et des spécialistes de la santé publique et même des médecins non grévistes, «qui expliqueront la situation actuelle de tous les corps de la santé et les différents problèmes qui sont à l'origine des mécontentements et des grèves qu'ils mènent depuis plusieurs mois», a-t-il indiqué. Le président de l'Ordre des médecins regrette la persistance de la grève dans le secteur de la santé. «Il est déplorable que cette grève ait duré trois mois sans que les revendications exprimées ne soient satisfaites. Cette situation dure au détriment des malades vulnérables qui n'ont pas les moyens d'aller chez la médecine privée», a-t-il indiqué. «Les professionnels nous ont fait part du problème de la multitude des autorités qui gèrent le secteur, ce qui fait que si l'un d'entre eux répond positivement à une revendication, l'autre s'oppose et bloque l'application. On se demande alors qui décide réellement dans ce secteur ?», s'est-il interrogé. Le Dr Bekkat appelle à la prise de la responsabilité de chaque partie et à une rencontre qui peut apporter des solutions définitives à cette crise qui secoue le système de santé. «Il faut dialoguer et désigner des gens capables d'apporter du nouveau.» La deuxième session du conseil national de l'ordre examinera, en outre, les comptes-rendus de tous les présidents régionaux sur les différentes activités organisées et sur l'intervention de l'ordre à l'échelle internationale durant cette année qui était riche en évènements. Des propositions seront faites, à l'issue de cette rencontre, pour tenter une réconciliation entre les pouvoirs publics et les médecins grévistes.