Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili Après avoir été en compétition au Festival du cinéma de Carthage, au mois d'octobre passé, le film documentaire long métrage de Malek Bensmaïl (Aliénations, le Grand jeu, Boudiaf…un espoir assassiné, etc.), La Chine est encore loin (Wa laou fi cin, titre en arabe), le sera à nouveau au 49e Festival du film documentaire (Festival dei popoli) de Florence du 14 au 21 novembre et au 30e Festival des trois continents de Nantes, qui se déroulera du 25 novembre au 2 décembre. Il sera également en compétition à Dubai, du 11 au 10 décembre prochains, dans le cadre du 5e Festival du cinéma dans ce pays. La Chine est encore loin a été tourné entièrement dans la région de Batna de septembre 2006 à juillet 2007. Le tournage a duré près d'une dizaine de semaines durant lesquels Malek Bensmaïl et son équipe ont séjourné parmi les populations de Ghassira, Tkout et Arris. Celui-ci a tenu à souligner les conditions de vie frustes des habitants d'une région d'où a démarré la guerre de libération nationale. Le thème du film tourne autour d'une école de deux classes où enseignait le couple Monerot. Un établissement d'enseignement qui sera transformé, par la suite, en maison d'arrêt où seront détenues et torturées toutes les personnes réputées appartenir à l'Armée de libération nationale, voire suspectées d'apporter de l'aide aux moudjahidine. Compte tenu de la beauté des paysages qu'il voulait reproduire fidèlement, le cinéaste s'est assuré l'assistance technique de deux ingénieurs son et photo réputés pour avoir travaillé avec Nicolas Hulot (Ushuaïa). La réalisation de ce documentaire a été partiellement subventionnée, sur le plan financier, dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007» mais elle a été surtout soutenue par deux sociétés, en coproduction, en l'occurrence Cirta-Films et Unlimited (France). Sa distribution se fera en Algérie par CF et par Tadrart Films dans l'Hexagone. La Chine est encore loin dure deux heures et sa sortie est prévue le 9 mars 2009. Son titre initial durant le tournage était Poussières d'école. Durant le tournage, Malek Bensmaïl s'est évertué à tourner avec les élèves d'une classe de sixième année qu'il a suivis de bout en bout, durant tous les événements qui peuvent marquer un cycle scolaire, entre les cours, lors des vacances d'hiver, de printemps et d'été, au cours des jeux des enfants sur les berges de l'oued, de parties de football homériques et, souvent, lorsqu'ils effectuent un travail d'adulte telle que l'activité aux champs. Au cours de leur présence sur les lieux, et partout là où ils ont été, les membres de l'équipe de tournage ont été séduits par la simplicité des habitants, leur générosité, plus particulièrement leur propension à adopter une personne étrangère, quelle que soit son origine. L'un des producteurs nous dira : «La disponibilité évidente des représentants des pouvoirs publics, du chef de daïra, de la Gendarmerie nationale, des enfants eux-mêmes, de leurs parents et plus particulièrement celle de Hadj Maangar, une personne d'exception, sans lequel l'équipe n'aurait jamais accédé à toutes les facilités pour le tournage dans les meilleures conditions de ce long métrage documentaire». Malheureusement, «ce personnage, digne des plus grands films du néoréalisme, décédera quelques mois après la fin du tournage», regrettera H. Z., directeur de Cirta-Films.