De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
«La wilaya de Constantine reste dans la moyenne nationale conformément à la prévalence établie en 2006. Ainsi l'hépatite C est placée dans une étendue de 0,8 à 1,5%», atteste une source médicale près du service d'infectieux. Il touche environ 1% de la population (contre 2% pour l'hépatite B). Le virus responsable du déclenchement de l'hépatite «C» requiert une attention particulière, notamment en milieu de soin. C'est en prime les recommandations des médecins et paramédicaux. La prévention reste le seul atout de mettre en état d'isolement une éventuelle affection. «La stérilisation des appareils médicaux, et la prise en charge des espaces de soins en matière d'asepsie sont un geste quasi obligatoire pour écarter toute propagation du «C». Le milieu du sang, fief du germe en question, doit être assaini», dira un professeur au CHU de Constantine. La même préoccupation est toujours de mise : sensibilisation, prévention et stérilisation. «En Algérie l'hépatite virale constitue la première cause de la cirrhose et du cancer du foie», exposera-t-il et d'ajouter : «plus de 70% des sujets affectés évoluent vers une forme chronique». En l'absence d'une étude épidémiologique, comme c'est le cas pour toutes les pathologies existantes dans le pays, on estime à 350 000 personnes contaminées dans 6 wilayas de l'Est, selon une étude réalisée il y a quelques années. Et la prévalence n'est pas en baisse. Il ne se passe pas un mois sans que les admissions ne consignent pas de nouveaux cas. En moyenne une dizaine. L'hépatite «C» demeure quasi présente en milieu hospitalier au point de la classer parmi les infections nosocomiales. En matière de prise en charge dispensée aux personnes vulnérables, si par le passé certains patients se plaignaient de ne pouvoir être soignés par des dentistes et autres chirurgiens, il est actuellement une autre donne qui surgit. Celle des toxicomanes envers qui la corporation se montre peu «compréhensive» faute d'un cursus adapté. D'ailleurs cette interrogation aura été soulevée dernièrement par un professeur à Alger qui insistait sur «un traitement adapté» face à une sorte d'incompétence de médecins dans la prise en charge de cette frange vulnérable. «Quelques praticiens n'étaient pas tant préparés pour face à ce genre de malades», a-t-il argumenté. Dans le même sillage la corporation des spécialistes insiste à ce que la trithérapie, pratiquée aux Etats-Unis, fasse son entrée dans la prescription nationale dès lors que des résultats prometteurs ont été confirmés. Les sources médicales révèlent que ce traitement parvient à guérir l'hépatite C avec à 70%. Ainsi le corps médical croise les doigts pour l'autorisation de mise en service (AMS) du ressort de la tutelle. Aussi est-il question de conforter davantage le dépistage pour les femmes enceintes et c'est le cas pour celui prénuptial qui, selon des spécialistes, devra être obligatoire. «Dans la mesure où l'on se réfère à l'obligation de confidentialité », précise le médecin hospitalier au CHU.