De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
L'outil économique de la municipalité tourne modestement. Autant de défaillances héritées depuis des années ont cloué tout essor pouvant ramener quelques dinars en plus dans la tirelire de l'hôtel de ville. Le déficit décrié au terme de la dernière session avant l'installation de la nouvelle équipe issue du dernier scrutin de novembre 2012, illustre le malaise dans la gestion tous azimuts. Et le volet voué aux Epic n'est pas en reste. «Nous songeons à amorcer d'autres projets d'investissements pour la commune de Constantine. Ce qui génèrera d'autres établissements à caractère industriel et économique», laisse entrevoir l'édile. Ce n'est pas pour demain, demeurent sceptiques certains fonctionnaires à la mairie. «Il existe beaucoup de freins et de turbulences pour promettre d'autres desseins. Et puis personne ne détient une réalité sur le potentiel réel de la municipalité».Une vision diamétralement opposée qui attend une réponse lors du prochain conseil d'administration. Les indicateurs ne sont-ils pas aussi limpides, voire persuasifs pour espérer un essor économique à la mairie ?
Modestes Epic Le futur conseil d'administration en gestation à l'Hôtel de ville éclairera davantage sur la gestion des établissements publics à caractère industriel et commercial (Epic). Actuellement la municipalité dispose de trois Epic et compte en proposer d'autres, nous confie le maire du chef lieu. «Une fois le conseil opérationnel, notre objectif porte vers la création d'autres créneaux. A titre d'exemple une commission se chargera des possibilités d'investissements pour enrichir le tissu et pourquoi ne pas se lancer dans des exercices qui pourraient ranimer les besoins de la commune et de la population. Il est aussi question de revoir avec lucidité le fonctionnement des établissements pour aspirer à un meilleure résultat», a-t-il jugé. S'agissant des trois Epic existants, versés dans les fruits et légumes, les espaces verts et les activités culturelles, ils ont bénéficié de leur budget de fonctionnement bien avant l'installation de la nouvelle composante issue du dernier scrutin des locales du 29 novembre passé. Toutefois une chose est évidente, l'APC devra changer son fusil d'épaule pour parvenir à redonner vie et production à ses «firmes» pour éponger un scénario pour le moins chargé en péripéties en raison d'une gestion fort décriée moult fois lors des sessions antérieures. Magrofel, ce marché de gros de fruits et légumes sis au polygone, au cœur de la zone industrielle, continue de souffler le chaud et le froid. Sa date de création remonte à septembre 1989. Il constitue souvent la pomme de discorde pour son rendement jugé en deçà de ses capacités. Certaines voix s'élèvent pour proposer d'autres cahiers des charges, tandis que d'autres prônent carrément, sans passer par des évidences, une hausse dans le bail de sa location. Renfermant plus de 160 grossistes ce site «maraîcher» est attribué à 200 millions de centimes /an sur la base d'un cahier des charges préétabli. C'est une plaque tournante pour les négociants, ce qui devait fructifier un tant soit peu la trésorerie de la commune. Le marché avait bénéficié en 2010 d'une enveloppe alléchante consécutive à sa réhabilitation, près de 280 millions de centimes. Sa nouvelle vitrine ne reflète pas son aspect positif sur la balance de la municipalité. «Il est nécessaire de revoir la gestion de cet Epic afin de le redynamiser et en tirer le maximum de profit», a exposé un cadre à la mairie. Et de renchérir : «Cet espace doit être revalorisé pour apporter plus aux caisses de la commune.» Tel est le point noir de cet Epic. L'office communal pour la promotion des activités culturelles n'est pas en reste du mouvement «économique» à Constantine. Soutenu par un budget de wilaya, et créé dans le but d'amener un plus à la culture et aux manifestations avec une nouvelle vision managériale, ledit office reste une locomotive à consommation, de l'avis de quelques gestionnaires. Sans vouloir limiter l'acte culturel ces observateurs estiment qu'il est grand temps de «rentabiliser, du moins une partie les dépenses issues des subventions en optant pour des innovations aptes à ressourcer les caisses municipales». Ces deux dernières années il a été décidé de créer à Constantine un établissement de gestion des espaces verts (Edevco). Une nécessité pour prendre en charge les 18 jardins publics étalés sur 34 hectares. Outre les aires extérieures estimées à 44 hectares. Cet établissement communal a vu le jour en février 2011 sur arrêté du wali N°175. Il bénéficie d'un coup de pouce financier prélevé sur le budget primitif de la wilaya en 2011, 3 millions de dinars pour le fonctionnement et 50 millions de dinars pour l'acquisition du matériel. Deux autres Epic seront créés à la nouvelle ville Ali-Mendjeli pour faire face aux insuffisances relatives à l'assainissement dans cette localité dépendant de la commune du Khroub. Comme pour le chef-lieu, la wilaya avait octroyé à cet Epic deux enveloppes l'une pour le fonctionnement et l'autre pour les équipements. La création de ce genre d'établissement renforce les diverses interventions et cela a été confirmé lors du lancement de l'opération «Ville propre environnement sain». En définitive la cartographie économique de l'Hôtel de ville ne semble réfléchir les réelles potentialités.