Synthèse de Rabah Iguer Le président centrafricain François Bozizé se serait rendu en République démocratique du Congo après la prise, hier, de la capitale centrafricaine Bangui par la coalition rebelle du Séléka, indique-t-on de sources concordantes. La capitale centrafricaine est tombée au terme d'une offensive éclair lancée par les rebelles pour renverser le président Bozizé, qu'ils accusent de ne pas respecter les accords de paix signés le 11 janvier dernier. «Nous avons pris le palais présidentiel. (le président) Bozizé ne s'y trouvait pas, il serait en fuite», a déclaré un des chefs militaire de la rébellion, le colonel Djouma Narkoyo. Le chef de l'Etat centrafricain restait «introuvable» après la chute du palais présidentiel, selon les médias, mais selon des sources concordantes il se serait rendu en RDC. Toutefois, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a affirmé que le président Bozizé ne s'était pas rendu en RDC. «Le président Bozizé n'a pas demandé à venir dans notre pays, il n'y est pas arrivé», a assuré le porte-parole. «La présence du président centrafricain n'est pas signalée par les autorités de la province de l'Equateur», a-t-il insisté. Un membre de la Mission de l'ONU pour la Stabilisation au Congo (Monusco) a pour sa part qualifié de rumeur l'information faisant état de «la fuite du président Bozizé en RDC». Par ailleurs, quelque 350 soldats français ont été envoyés en renfort à Bangui depuis Libreville, au cours du week-end, pour assurer la protection des ressortissants français et étrangers présents en Centrafrique, a-t-on appris hier de source proche du dossier. Un premier contingent de 200 hommes est arrivé dès samedi, rejoint hier par une compagnie de 150 hommes, portant les effectifs militaires français en République Centrafricaine à près de 600 hommes, a-t-on précisé de même source. Deux cent cinquante soldats français étaient déjà stationnés en Centrafrique. La France dispose d'une base militaire française au Gabon, réservoir de forces prépositionnées régulièrement engagées lors de crises régionales. Des renforts avaient ainsi déjà été déployés à Bangui en décembre, lors d'une première offensive rebelle. Confirmant hier le départ du président centrafricain François Bozizé de Bangui, tombée aux mains de la rébellion, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a renouvelé les «consignes de prudence» aux ressortissants français présents dans la capitale centrafricaine, les invitant à «rester chez eux». Outre la protection des ressortissants français et étrangers, les soldats français «sécurisent» aussi l'aéroport de Bangui, selon une source diplomatique.