Le sport en Algérie, le football en particulier traverse actuellement une mauvaise passe. Il est, en effet, urgent que les responsables du sport, à tous les niveaux de responsabilité, réfléchissent sérieusement avant de prendre les décisions qui s'imposent, en évitant que de tels agissements ne se reproduisent. A quelques bornes de la fin de la saison footballistique actuelle, son épilogue s'est caractérisée par plusieurs dépassements qui ont touché essentiellement la sécurité sur nos terrains et dans nos stades, et porté atteintes à nos mœurs sportives. Le sport algérien est malade de ses responsables sportifs et de ses dirigeants ! Ce n'est certes pas le seul problème qui se dresse comme un obstacle devant son essor, il y a aussi le problème financier, celui des infrastructures vétustes qui ne répondent plus aux normes, mais il reste l'un des plus dramatiques dans la mesure où sa résolution est celle qui est la plus compliquée. Revenons à cette commission de discipline de la LFP qui a toujours prôné la politique des deux poids et deux mesures, laissant toujours les choses pourrir pour enfin prendre des décisions populistes et politiciennes. Les gens des fédérations ont souvent, lors de la prise de décision fermes, démontré leur incapacité à prendre les décisions idoines au bon moment, mettant en danger le sport et l'ensemble des acteurs du football. Peut-être parce qu'ils n'ont jamais mesuré le degré de la gravité de la chose ? N'est pas et ne peut pas être dirigeant sportif qui le veut. Cela requiert un bon nombre de critères qui ne sont pas à la portée de tout un chacun… Pourquoi autant de comportements sur nos terrains en rupture de toute éthique ? Lorsque la compétition bat son plein, on a tendance à tout focaliser sur les arbitres et la galerie de l'équipe adverse. On oublie malheureusement le dirigeant qui joue un rôle extrêmement important. En effet, cet homme est là pour aider, conseiller, trouver les solutions, canaliser les supporters, remonter le moral aux joueurs et créer un climat serein. En effet, lorsque le comportement du dirigeant outrepasse ses prérogatives, qu'il donne libre cours à la violence verbale et physique, qu'il se transforme en monstre, on doit, lui barrer le chemin. L'initiative du ministère de la Jeunesse et des Sports déroge à la règle. Elle rompt avec des considérations du passé qui ont souvent placé le sujet loin de tout reproche. En effet, l'on a pris comme fâcheuse manie depuis longtemps maintenant de nommer à la tête des associations sportives des individus quelconques que l'on a qualifiés de managers, de dirigeants, de stadiers, d'accompagnateurs etc... Ces nominations, avait eu, souvent des comportements néfastes et contraires à la morale sportive lors des grands débats à enjeux. Bien sûr, ces individus, choisis par des copains ou de la région, de manière à représenter le club ou l'association, sont devenus, depuis, incontournables voire même les symboles des clubs comme Omar Gherib. Mais leur mérite, s'ils en ont un, consiste en leur comportement qui a été, le plus souvent, incorrect, nuisible, dangereux, soulevant critique et polémique. Le rôle, l'utilité et la vocation du dirigeant sportif, on n'en a pas souvent parlé. C'est à peine si on en avait évoqué la signification et les prérogatives. Pourtant, le sujet a plus que jamais besoin d'être abordé. Jusqu'à maintenant l'on s'est toujours contenté de parler des joueurs, des entraîneurs, des arbitres… Mais point du dirigeant sportif. N'est-il pas justement partie prenante du paysage sportif ? Ne fait-il pas partie aussi de cette équation qui entoure le sport, qui détermine sa raison d'être et qui trace et oriente son parcours et son avenir ? L'initiative du ministère de la Jeunesse et des Sports est intéressante à plusieurs titres. Comme le joueur et l'entraîneur, le dirigeant a aussi besoin d'être formé et pourquoi pas aussi d'être jugé. A. L.