Photo : Riad Par Y. Bouarfa Le dirigeant sportif acquiert des compétences spécifiques pour se positionner dans son environnement et trouver des réponses adaptées aux multiples enjeux liés au développement des activités sportives dans la société. Une fois n'est pas coutume, mais toujours est-il qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire et même pour rectifier le tir. L'initiative du Comité national olympique déroge à la règle. Elle rompt avec des considérations qui ont souvent placé le sujet loin de toute investigation et qui l'ont transformé en un thème inabordable et inaccessible. Le rôle, l'utilité et la vocation du dirigeant sportif, on n'en a pas souvent parlé. C'est à peine si l'on avait évoqué la signification et les prérogatives. Pourtant, le sujet a plus que jamais besoin d'être abordé. Jusqu'à maintenant on s'est toujours contenté de parler des joueurs, des entraîneurs, des arbitres… Mais point du dirigeant sportif. N'est-il pas justement partie prenante du paysage sportif ? Ne fait-il pas partie aussi de cette équation qui entoure le sport, qui détermine sa raison d'être et qui trace et oriente son parcours et son avenir ? L'initiative du Comité national olympique est intéressante à plusieurs titres. Elle a de toute évidence le mérite non seulement d'abolir les obstacles, mais aussi de placer le sujet à sa juste valeur et dans le contexte le plus adéquat et le plus favorable à son fonctionnement. Comme le joueur et l'entraîneur, le dirigeant a aussi besoin d'être formé et, pourquoi pas, d'être jugé. L'investigation dans laquelle on n'a pas manqué désormais de se lancer devrait, à notre sens, se déclencher et s'identifier dès le début à un constat : n'est pas et ne peut pas être dirigeant sportif qui veut. Cela requiert justement un bon nombre de critères et de l'envergure qui ne sont pas donnés à tous et encore moins à la portée de chacun. Ce n'est pas, en effet, si simple tellement l'activité sportive a pris, à travers ses exigences et ses différentes priorités et depuis quelque temps, une autre dimension, une signification qui n'a rien à voir justement avec les considérations et les appréciations d'autrefois. Pas si simple, tellement la pratique du sport n'est plus aujourd'hui une simple activité. Au-delà de certains jugements qui n'ont pas l'air de s'adapter à la nouvelle réalité, le sport puise et puisera toujours sa raison d'être dans cette capacité assez merveilleuse de renouvellement et continuera certainement à éveiller l'enthousiasme qu'éprouvent encore des gens dont la passion pour le sport ne peut être ébranlée. Il n'est point aujourd'hui difficile d'en mesurer tous les paramètres et encore moins d'imaginer un scénario, ils sont nombreux. Un club ne ressemble jamais à un autre. Une question de budget, de passé et aussi de palmarès, diriez-vous ? Mais surtout d'hommes, d'état d'esprit et d'organisation. Une formation spécialisée est recommandée pour tout dirigeant Même les jeunes de plus de 18 ans s'ils souhaitent devenir dirigeants sportifs bénévoles, s'ils maîtrisent des outils pour améliorer leur engagement associatif et élaborer des projets pour leur club de quartier ou autres, voire association communale, ligue sportive peuvent prétendre au stage de dirigeant. Les fédérations, les ligues, en collaboration avec la direction du ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports et le conseil communal des sports répondent à leurs attentes en leur proposant une formation sur 2 week-ends, en pension complète dans des centres spécialisés. Ce stage, intitulé «Nouveaux et jeunes dirigeants sportifs associatifs», se déroule avant tout dans la convivialité, la sportivité (matches et initiations à plusieurs disciplines sportives) et la bonne ambiance mais sans jamais perdre de vue les bases d'un travail rigoureux, autonome et collectif. Cette formation associe en permanence «apports théoriques et mises en application pratique». De nombreux thèmes, tels que la création d'une association, les lois qui régissent les associations, l'organisation d'une assemblée générale, la construction d'un site Internet, la préparation d'événements sportifs ou encore l'élaboration d'outils de communication seront abordés. Des réalisations pratiques permettront également d'intégrer et de comprendre les différents enjeux du sport associatif tout en amenant les participants à réaliser concrètement leur projet de club et l'organisation d'une assemblée générale élective en lien avec ce projet. Le déficit d'un club signifie l'échec de sa gestion Mais si la simplicité qu'on vient d'évoquer n'a pas toujours cours, on se demande pourquoi ne pas ouvrir le débat, qui ne donne pas, du moins pour le moment, l'impression d'avoir une fin, des exigences du haut niveau, de la passion de l'argent, de l'importance des sponsors et de droits de télévision, de l'augmentation des salaires, du volume des effectifs. Une spirale terrible dans laquelle le sport s'est engagé à en donner le vertige. Jusqu'à présent, on n'a pas cherché à savoir si c'est mieux ainsi, si les nouvelles considérations répondent vraiment aux véritables besoins, ou si le sport marche un peu sur la tête. Mais, au fait, peut-on savoir aujourd'hui en quoi réside le progrès ? Dans une réforme technique et administrative ? Ou dans le changement des esprits et des mentalités ? Quand on voit à chaque intersaison le nombre de clubs déficitaires, quand on assiste à certaines assemblées générales qui reflètent tout sauf une gestion saine du club, quand un président du club fait tout pour accéder à ce poste et part en laissant derrière lui un déficit qui demandera des années et des années pour être comblé, quand on voit et réalise tout cela, on ne peut que s'interroger sur la réelle vocation du dirigeant sportif d'aujourd'hui. Le bénévolat n'est pas censé protéger les mauvaises gestions. Ce n'est pas parce qu'on est bénévole qu'on évitera d'assumer la responsabilité de ses actes. Le déficit d'un club signifie, à n'en pas douter, l'échec de sa gestion. Combien de présidents ont réussi justement à dépasser ce cap et réussi par conséquent leur mandat ? Il n'y en a pas beaucoup et ceux qui sont parvenus à déroger à la règle se comptent sur les doigts ! Ces responsables qui ont un droit de regard sur leurs clubs, qui décident du sort des joueurs et des entraîneurs, devront à leur tour être responsabilisés. Ce n'est point les idées qui manquent mais plutôt les mesures susceptibles de mettre fin à des écarts de ce genre. En France par exemple, un club déficitaire est considéré automatiquement comme un club relégable. C'est ce qu'on avait pris l'habitude d'appeler un dépôt de bilan. Dans notre championnat, on ne peut, bien sûr, arriver jusque-là. Autrement, la compétition serait tout simplement dépeuplée. Néanmoins, on pourrait penser à d'autres mesures, contraignantes dans l'absolu, mais délirantes dans les faits. Les clubs déficitaires risqueraient, ainsi, de ne plus avoir le droit au recrutement tant que leur situation financière ne serait pas rétablie. Si l'on ne passait pas à la contrainte, la situation actuelle pourrait s'aggraver encore davantage et le fossé entre ce qui devrait être et ce qui est actuellement risquerait de se creuser davantage. Le sport a toujours su parler des hommes et des peuples. Il en a fait des visages inoubliables. A son tour, il mérite d'être respecté dans son éthique, dans ses principes et dans sa vocation. Autant nous apprécions et nous applaudissons l'initiative du Comité national olympique, autant nous nous attendons à ce que les choses, mais aussi les acteurs soient remis à leur place et assument leurs responsabilités, pleinement, sans la moindre fuite en avant et aussi sans plonger dans l'inconnu… La gestion du risque par le dirigeant sportif Le caractère bénévole d'un mandat n'exonère pas de connaître la problématique de la gestion des risques auxquels sont exposés les dirigeants et les associations sportives. L'aggravation continue des responsabilités des bénévoles concerne chacun d'entre nous alors que, bien souvent, nous ne disposons ni des ressources internes ni d'une formation spécifique à cette gestion. C'est pourquoi, en Europe surtout, des centres spécialisés proposent une formation sur ce thème. Sans prétendre à l'exhaustivité, le but de cette formation sera de mieux identifier les sources de risques pénal, civil et financier qui peuvent se poser et de donner des pistes de réflexion pour les anticiper et les résoudre. Elle permettra aussi de connaître les règles essentielles pour mieux gérer une communication de crise. Le plan de formation du dirigeant sportif bénévole Cette formation gratuite, développée par de centres spécialisés est destinée aux dirigeants sportifs bénévoles. Elle comprend des modules de 3 heures proposés en soirée (en principe, les journées creuses). Elles ont lieu au ministère des Sports, aux pôles de développement mais elles peuvent être décentralisées dans les régions si besoin. Cette formation comprend 6 thèmes généraux : 1. Organisation administrative et responsabilité associative 2. L'association sportive employeur 3. Projet - développement et pérennisation de l'association 4. Les financements de l'association 5. Gestion financière de l'association 6. Communication de l'association De plus, les centres proposent des formations bureautiques à la demande sous réserve qu'il y ait un bon nombre de candidats stagiaires.