Le changement climatique a été reconnu comme l'un des principaux problèmes que le prochain programme de développement mondial cherchera activement à résoudre. Au niveau régional, la position africaine commune sur les changements climatiques qui a été présentée à la Conférence conjointe des ministres de l'économie, de la planification et des finances à Abidjan, en mars de cette année, sera transmise au sommet de l'Union africaine ce mois-ci pour approbation, avant d'être présenté à l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2013. Selon les rapports de la consultation finale à l'échelle de l'Afrique sur le Programme de développement d'après 2015 qui s'est tenue à Tunis, également en mars de cette année, les responsables politiques de toute l'Afrique sont convenus que le cadre de développement d'après 2015 qui remplace les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) doit tenir pleinement compte des incidences du changement climatique. Ils sont convenus aussi que les effets du changement climatique pourraient annihiler les gains économiques que certains pays africains ont faits ces vingt dernières années. Les experts citent régulièrement le secteur agricole de caractère essentiellement pluvial, dont environ 80 pour cent de la population rurale dépend, comme ayant été particulièrement touché. Ils affirment que, en raison de conditions météorologiques extrêmes fréquentes et de l'insuffisance des capacités d'adaptation, les effets directs du changement climatique ont beaucoup affecté les rendements agricoles. «L'adaptation au changement climatique est une question dont le secteur privé doit s'occuper avant tout et la réinstallation des populations, des changements dans la structure sectorielle de la production et dans les systèmes de culture devraient être prévus», selon les rapports. «L'adaptation est entravée par la fragmentation de l'Afrique en petits pays et groupes ethniques et par des milieux d'affaires pauvres», ajoutent-ils. D'autre part, les exercices d'atténuation, notamment grâce à l'élaboration de cadres d'échange d'émissions, sont peu nombreux et se déroulent loin. Le réchauffement climatique devrait avoir des incidences significatives sur la sécurité humaine car les gens se déplacent de régions dévastées pour s'installer dans des zones moins touchées. Dans d'autres régions d'Afrique, les sécheresses et les inondations sont devenues imprévisibles, fréquentes et de grande ampleur, causant des dommages incalculables aussi bien aux petits qu'aux grands exploitants agricoles. La santé, les moyens de subsistance, la production alimentaire et les canaux de distribution ont été aussi touchés. Des évaluations des incidences économiques du changement climatique mondial sur l'Afrique suggèrent un manque à gagner de millions de dollars chaque année. Le Programme Climat pour le développement en Afrique (Programme Clim Dev-Afrique) s'emploie à harmoniser la réaction de l'Afrique aux changements climatiques. C'est une initiative de la Commission de l'Union africaine (CUA), de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) et de la Banque africaine de développement (BAD), qui a été lancée en 2009. Á la suite de la consultation de Tunis, le compte à rebours pour la soumission des propositions de l'Afrique a commencé. Le premier délai a été fixé à la fin mars 2013, date à laquelle la position africaine commune sera présentée à la Conférence conjointe des ministres de l'Economie, de la Planification et des Finances tenue à Abidjan (Côte d'Ivoire). Il est vivement attendu que lors des célébrations du cinquantième anniversaire de l'Union africaine, le projet de position soit approuvé. Pendant ce temps, les institutions menant le processus - CUA, CEA, BAD et Pnud- continueront de veiller à ce que les résultats des consultations nationales ayant lieu entre avril et mai contribuent aux rapports régionaux et mondiaux. PRNA Source : Commission économique de l'ONU pour l'Afrique